"Une autre forme de partenariat est possible": la Belgique se veut prudente à l'égard de l'adhésion de Kiev à l'UE

La Belgique évoque la piste "d'une autre forme de partenariat".

F.C. (avec Belga)
"Une autre forme de partenariat est possible": la Belgique se veut prudente à l'égard de l'adhésion de Kiev à l'UE
©BELGA

Si la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est prononcée en faveur de l’adhésion de l’Ukraine à l’Union européenne (UE), les autorités belges ne vont pas aussi loin.

Lors d'une conférence de presse, tenue mardi au "bunker" (surnom désignant la salle de presse du 16, rue de la Loi), le Premier ministre Alexander De Croo a évoqué la piste "d'une autre forme de partenariat" qui pourrait être mise en place rapidement. L'adhésion d'un pays à l'Union européenne est, en effet, un processus long et difficile, a-t-il affirmé.

Pour rappel, le président Volodymyr Zelensky a signé lundi une demande d’adhésion sans délai à l’UE, en réclamant une nouvelle procédure spéciale. L’Ukraine est actuellement liée à l’Union par un "simple" accord d’association.

Quelle forme pourrait prendre le partenariat privilégié évoqué par le chef du gouvernement fédéral ? Alexander De Croo n’a pas précisé sa pensée. Mais, à bonne source, il nous revient que la majorité Vivaldi est en faveur d’une représentation des autorités ukrainiennes dans certaines instances décisionnelles de l’UE. Notamment, lorsque l’ordre du jour concerne la sécurité internationale ou d’autres questions de grande importance.

Dans l’antichambre de l’Union

L'Ukraine n'aurait toutefois pas de pouvoir décisionnel et siégerait en tant qu'État observateur. "Il s'agirait de permettre à l'Ukraine de réaliser une sorte de stage, de rentrer dans l'antichambre de l'Union, commente une source fédérale. Car il est possible, qu'à terme, elle se rende compte qu'elle n'a pas forcément envie de souscrire à l'ensemble des obligations qui s'appliquent aux États membres. En restant prudents au sujet d'une adhésion, la Belgique et d'autres pays comme la France veulent envoyer un message également aux membres avec lesquels l'Union a des difficultés : la Pologne et la Hongrie. Ils voient que nos valeurs sont tellement importantes qu'une adhésion ne peut pas être bradée."

Pas de rapatriement possible

Lors du point presse organisé mardi par le gouvernement fédéral, la situation des Belges présents sur le sol ukrainien a également été évoquée. Selon la ministre des Affaires étrangères, Sophie Wilmès, près de 300 personnes (232 Belges, 44 membres de leur famille proche et 18 ressortissants luxembourgeois) sont sous la responsabilité de la Belgique. Pour des raisons de sécurité évidentes, une mission de rapatriement est impossible pour l’instant.

Des équipes consulaires ont été placées aux points frontières de la Pologne, de la Roumanie, de la Slovaquie et de la Moldavie, et le centre de crise reste accessible 24 heures/24. La ministre a assuré qu'il n'y avait "pas de rupture dans la prise en charge consulaire" des Belges, alors que l'ambassade de Belgique à Kiev a dû être fermée en raison de la progression des forces russes.

Quitter la Russie

Plus de 900 ressortissants belges se trouvent par ailleurs en Russie. La recommandation qui leur est faite est d’évaluer si leur présence est nécessaire ou de quitter le pays temporairement. En raison des fermetures du trafic aérien, il est fortement recommandé aux ressortissants de passage en Russie de prendre leurs dispositions pour quitter rapidement le pays par les liaisons existantes via des États tiers.

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