Cap franchi pour l’ambitieux plan du site du Cinquantenaire
Le projet "50-200" pour le parc du "Bicentenaire" à Bruxelles a été approuvé.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/dbef88af-a777-4e76-9966-40b1fd6e9729.png)
Publié le 01-04-2022 à 20h45 - Mis à jour le 01-04-2022 à 20h46
/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/BIO37FARAZGKJAMQ5I45CPEBXM.jpg)
Appelé "50-200", l’ambitieux plan de redéploiement et revalorisation du site du Cinquantenaire et de ses musées a été approuvé dans ses grandes lignes, ce vendredi, en Conseil des ministres. C’était une étape essentielle.
Comme on le sait, dans ce dossier, le Bicentenaire de la Belgique en 2030 est pris comme date butoir pour faire enfin avancer des projets structurants pour tout le parc du Cinquantenaire et ses musées. Ceux-ci sont encore très marqués par l’époque (1880) de leur construction, symbolique d’un État de jadis, colonial, fortement genré, avec des inscriptions d’origine, uniquement en français et des femmes sculptées, toutes lascives.
Il y a aussi des institutions d’une richesse inouïe (musée d’Art et d’Histoire, Irpa, musée de l’Armée, Autoworld) toutes victimes d’un long sous-investissement.
Il n’existe pas de lien formel entre la réflexion en cours quant au réaménagement du quartier européen et le lancement de l’initiative New European Bauhaus par la présidente de la Commission européenne.
Pour changer cela, Thomas Dermine (PS), le secrétaire d’État à la Politique scientifique, a fait avancer - en collaboration avec la Régie des bâtiments, Beliris, la Défense, et en dialogue avec la Région bruxelloise et la Commission européenne - un premier plan de financement avec 156 millions d’euros déjà réservés, pour la modernisation du site et de ses musées. Beliris prendra 80,62 millions à sa charge et 75,38 millions sont à charge de la Régie. Mais l’ambition va au-delà de cela. Et le financement devra suivre.
Refermer la trémie
Thomas Dermine avait aussi mis en place un groupe dit "d’orientation" dirigé par Paul Dujardin (ex-Bozar), devenu entre-temps celui qui mènera le projet global. Ce groupe a remis, fin 2021, des propositions soumises ce vendredi au Conseil des ministres. En voilà un échantillon à réaliser idéalement d’ici 2030.
D'abord, rendre le site davantage accessible et le penser comme un tout. Ensuite refermer la trémie au-dessus de l'avenue de Tervuren, qui crée une immense brèche dans le parc, "par un geste architectural ambitieux, emblématique et respectueux du site qui serait le trait d'union entre le quartier européen et le référentiel belge du site".
Il est également prévu que, "à l'image de la pyramide du Louvre à Paris, ce nouvel espace pourrait remplir des fonctions opérationnelles (billetterie centralisée, centralisation des flux…) mais aussi une fonction symbolique importante. Cet espace pourrait également être exploité avec les institutions européennes".
Également proposée, l’esplanade à l’est du parc qui pourrait servir d’agora contemporaine, pour des débats citoyens sur les grands sujets belges et européens.
Le pavillon de la Ville de Bruxelles devrait, lui, être transformé à court terme pour devenir à la fois le laboratoire et la vitrine du projet (dans sa dimension architecturale comme la Serpentine Gallery, à Londres). Il pourrait héberger l’équipe responsable de la gestion du projet.
L’idée de relier le site tant aux institutions européennes qu’à celles du Mont des Arts est proposée par une connexion physique (un "museum mile") autant que programmatique.
Enfin, il est question de créer des réserves communes pour les musées présents sur le site, des résidences d’artistes et des interventions possibles d’artistes contemporains.
Des choses prévues avant 2030
Le projet sera donc conduit par Paul Dujardin à la tête d’une fondation succédant à l’ASBL existante, Diffusion culturelle des musées royaux d’Art et d’Histoire, et devrait pérenniser le projet au-delà des changements de gouvernements. Le projet a été baptisé du nom d’Athena. Et un premier financement de 400 000 euros a été dégagé pour la coordination.
S’il s’agira de faire en sorte que les travaux soient achevés fin 2029 et que le site puisse accueillir dignement les festivités du Bicentenaire en 2030, des choses sont prévues avant. Ainsi, de 2022 à 2030, on prévoit notamment d’éviter des fermetures complètes des musées durant les travaux et d’organiser des activités tout au long de la période qui préfigureront le nouveau pôle, et d’organiser des débats citoyens portant sur le projet.