Vervoort se déclare candidat à sa propre succession mais au PS, rien n’est tranché
Rudi Vervoort se verrait bien rempiler pour un quatrième mandat de ministre-Président bruxellois.
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Publié le 05-09-2022 à 21h14 - Mis à jour le 07-10-2022 à 17h24
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À deux ans des élections régionales, la saison des candidatures est déjà arrivée à Bruxelles. Après Alexia Bertrand (MR), candidate à la ministre-présidence bruxelloise, Elke Van den Brandt (Groen), qui souhaite prolonger comme ministre de la Mobilité, Rudi Vervoort s'est lui aussi déclaré sur LN24 ce lundi. À la question de savoir s'il sera candidat à sa propre succession à la tête de la Région-capitale en 2024, le ministre-Président bruxellois a clairement répondu par l'affirmative.
"Ce n'est pas la question que je me pose tous les matins en me rasant, ça c'est clair. Je sais qu'il y a eu plusieurs expressions de candidatures pendant les vacances. Tout ça est fort sympathique. Mais d'abord, il y a l'action aujourd'hui et maintenant. Néanmoins, on ne peut pas s'empêcher de penser à moyen terme", a-t-il expliqué. L'an dernier pourtant, des rumeurs faisaient état d'un départ à la mi-mandat et d'un remplacement par Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles. De l'eau a toutefois coulé sous les ponts.
Close n° 1, le risque de perdre la Région et Bruxelles
Certes, Rudi Vervoort doit composer avec une majorité qui a vacillé à plusieurs reprises. Et avec des critiques récurrentes sur son déficit de leadership. "Rudi abat un boulot important, mais il doit être plus assertif. Il ne s'impose pas", a déclaré Pascal Smet, secrétaire d'État à l'Urbanisme au magazine Wilfried.
Du reste, la tendance au PS, comme dans les autres partis, est à un rajeunissement des cadres ainsi qu’une féminisation des postes dirigeants. Pourtant, la retraite de Vervoort en 2024 n’est pas une certitude. Pas plus que le nom de son successeur.
La piste menant à Philippe Close, lequel apparaissait jusqu’à il y a peu comme le successeur naturel, s’est refroidie. Les scrutins régionaux et fédéraux de mai 2024 se dérouleront six mois à peine avant les élections communales. Le bourgmestre de Bruxelles, s’il se profile comme ministre-Président et emmène la liste régionale, prend un double risque. Celui d’échouer à garder la tête de Région si Écolo ou le MR devance le PS en 2024, et dans la foulée, de perdre la Ville, joyau de la couronne socialiste.
Philippe Close n’a d’ailleurs de cesse de répéter qu’il est très bien à la Ville. L’intéressé, s’il rêve de la Région le matin en se rasant, le masque fort bien…
"Que peut-il dire d’autre" sans affaiblir son autorité ?
"Le clan close soutiendra à fond la candidature de Rudi Vervoort , glisse même une source PS. C’est une déclaration très sérieuse. Il tient les rênes de la Région depuis plusieurs mandats. Et s’il prolonge, cela permettrait en plus à Ridouane Chahid de rester bourgmestre d’Evere (NdlR : Rudi Vervoort est bourgmestre en titre, mais c’est Ridouane Chahid qui fait fonction)."
Est-ce à dire que Rudi Vervoort rempilera d'office ? Non. Le scénario de 2024 est, en réalité, loin d'être déjà écrit. "Il n'y a ni grande annonce de Rudi Vervoort ni erreur de com. Une question lui est posée quant à sa candidature. Que peut-il dire d'autre ?" pointe un député socialiste.
Annoncer son départ futur à deux ans de la fin de législature serait, pour Vervoort, affaiblir son autorité au gouvernement. Et laisser la place libre aux guerres de succession.
Les pistes Laaouej et Désir
Au PS, c’est le président de la fédération bruxelloise, et non le président national, qui désigne les ministres de la Région bruxelloise. Les élections internes au sein des fédérations doivent avoir lieu début 2023. Ce n’est qu’ensuite que seront effectués le travail de confection de la liste régionale et le choix du "champion" socialiste qui en prendra la tête à Bruxelles. Ahmed Laaouej, président de la Fédération bruxelloise du PS, peut faire tous les plans qu’il veut, ils ne se réaliseront pas s’il n’est pas réélu. À l’inverse, s’il sort renforcé du scrutin interne, il aura toute latitude pour imposer son propre candidat qui, selon certains, pourrait bien être Ahmed Laaouej lui-même.
La figure de proue du PS à la Chambre exerce son influence dans l’ombre au niveau bruxellois et pèse déjà de facto sur les décisions du gouvernement Vervoort III. De son côté, Caroline Désir, ministre francophone de l’Enseignement obligatoire, se profile doucement comme une autre candidate ministre-Présidente pour le PS.
Rudi Vervoort leur a fait passer un message : "Ne m’oubliez pas trop vite."