Passé colonial: les députés de la Vivaldi divisés sur l'opportunité d'excuses et d'indemnisations

Le MR tient la position la plus tranchée. La rédaction du rapport final s’annonce houleuse.

Passé colonial: les députés de la Vivaldi divisés sur l'opportunité d'excuses et d'indemnisations
©BELGA

La commission parlementaire chargée de se pencher sur le passé colonial belge entre dans sa dernière ligne droite. Il reste quelques semaines aux députés pour rédiger, débattre, et finalement voter le rapport final qui devrait émettre des recommandations sur l’attitude de la Belgique vis-à-vis de ses anciennes colonies - le Congo, le Rwanda et le Burundi. Qui furent les responsables durant cette période ? Faut-il présenter des excuses à propos des exactions commises à l’époque ? Et faut-il les réparer ? Si oui, comment ? Ce rapport devrait, normalement, trancher ces questions.

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La recherche du compromis s'annonce complexe dans la majorité fédérale. Côté francophone, les socialistes et les écologistes sont favorables aux excuses de l'État belge. "Reconnaissance, excuses, réparations, lutte active contre le racisme. Voici les lignes directrices que le processus lancé par cette commission doit suivre", affirmait ce lundi Guillaume Defossé, député Écolo, à la Chambre. Une position partagée par les socialistes francophones : "L'État doit prendre position en présentant ses excuses", assurait le député socialiste Christophe Lacroix. Il n'est toutefois pas question de réparation pécuniaire, mais plutôt d'un geste symbolique. Reste à en définir la forme.

"Toute forme de dédommagement est exclue", précisait pour sa part Goedele Liekens (Open VLD), sans se prononcer sur la question précise des excuses. Le CD&V se dit, de son côté, "pas défenseur des excuses", sauf sur des points très précis. Le parti refuse aussi toute réparation financière.

La position du MR demeure la plus tranchée :"Nous devons dégonfler les obsessions de ceux qui nous somment de nous excuser du passé de notre propre pays", assurait Benoît Piedbœuf (MR). En clair, contre les excuses et les réparations.

Le débat s'annonce tendu et la commission pourrait difficilement se payer le luxe d'une prolongation. "L'objectif demeure toujours un vote définitif avant la fin décembre, mais il ne faudrait pas rendre un rapport a minima juste pour rendre un document", avertit un parlementaire.

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