"Financement caché" des partis: 84 millions pour les collaborateurs parlementaires
Le Vlaams Belang a été le premier à avoir utilisé ce mécanisme.
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Publié le 26-10-2022 à 12h29
Si l'on tient compte de la pratique, de plus en plus répandue parmi les partis, d'utiliser les collaborateurs parlementaires au bénéfice de la formation politique, il faudrait considérer comme financement de parti les quelque 84,4 millions d'euros payés pour les salaires de ces collaborateurs. Tel est le message de trois politologues de la KU Leuven, Bart Maddens, Gunther Vanden Eynde et Jef Smulders, relayé mercredi dans Knack, à la suite d'une nouvelle étude du centre Vives consacrée au financement des partis politiques.
Le trio a examiné la manière dont les partis "utilisent" les collaborateurs parlementaires, bien souvent pour un travail qui n'est pas limité aux tâches de l'élu ou du groupe parlementaire auquel ils sont rattachés, ou parfois même directement au service du secrétariat de parti.
Le Vlaams Belang a été "avant gardiste" en la matière, indique le trio de politologues, ce qui lui a permis d'économiser du côté du parti d'importantes charges salariales (les collaborateurs parlementaires sont payés par le parlement concerné). Mais les partis plus "traditionnels" n'ont pas tardé à suivre, à des degrés variables, constate-t-il. Si bien qu'il serait plus correct, selon les politologues, de considérer comme financement de parti les 84 millions d'euros de coûts salariaux que représentent les 1.008 collaborateurs parlementaires dont bénéficient les différents partis (les premiers bénéficiaires étant le PS, la N-VA et le MR). Ce qui gonflerait sérieusement les 75,4 millions de dotations de parti sur base annuelle.