”On doit réformer en profondeur le système de rémunération des parlementaires”
Le député Écolo Gilles Vanden Burre perçoit un revenu net de 5 500 euros par mois (après rétrocession de 3 600 euros à son parti). Au nom des verts, il réclame du changement.
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Publié le 17-12-2022 à 09h03 - Mis à jour le 17-12-2022 à 10h30
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Gilles Vanden Burre, chef du groupe Écolo-Groen à la Chambre, joue la transparence totale. Dans la foulée du dossier de La Libre sur la rémunération des parlementaires, il a accepté de dévoiler ses revenus. “C’est normal, les rémunérations des élus ne peuvent pas être confidentielles.”
Pour le mois de novembre 2022, il a perçu une indemnité de base de 8 143 euros brut et une indemnité forfaitaire pour frais exposés de 2 400,04 euros net, ce qui donne dans son cas (il est marié et a deux enfants) un montant de 6 801,96 euros net (après versement anticipé des impôts et paiement de la cotisation de pension). Il faut y ajouter son indemnité de chef de groupe de 2 353,68 euros net (après paiement des impôts). Ce qui fait une rémunération totale de 9 155,64 euros net.
Chez Écolo, les élus sont tenus de rétrocéder une partie de leurs revenus au parti (environ 40 % pour un député ou un ministre). Dans le cas de M. Vanden Burre, ce montant s’élevait à 3 609,52 euros. Il lui restait donc 5 546,12 euros en poche pour ce mois de novembre.
L’objectif des rétrocessions
”Le système de rétrocession a deux objectifs que je partage totalement, commente-t-il. Le premier, c’est de participer au collectif dans lequel on évolue en donnant les moyens au parti d’engager des collaborateurs, par exemple pour le centre d’études. Le deuxième, c’est de rester en contact avec la réalité. J’ai travaillé dix ans dans le privé. Je peux comparer. Je sais qu’un salaire de 5 500 euros net par mois, c’est très confortable. La rétrocession nous permet de ne pas être complètement déconnectés financièrement de nos concitoyens.”
Il s’agit de diminuer des montants qui sont très importants.
”Le système des rémunérations des parlementaires doit être profondément revu”, poursuit l’écologiste. Son parti défend une série de mesures dans le cadre des discussions qui ont lieu pour le moment dans les parlements du pays. “À très court terme, on a deux demandes. Premièrement, réduire l’indemnité parlementaire (le salaire de base) de 10 %. Cela a valeur de symbole, mais il s’agit aussi de diminuer des montants qui sont très importants. Deuxièmement, supprimer toutes les rémunérations pour les fonctions spéciales (président de commission, membre du bureau, chef de groupe…). Elles n’ont plus de sens. Mon rôle de chef de groupe est très prenant, mais mon salaire de député suffit.” Le cas du président du Parlement est un peu différent, dit-il, car “il joue un rôle central dans l’organisation interne de l’assemblée”.
”À moyen terme, termine M. Vanden Burre, il faut réformer le système de rémunération des parlementaires. Il doit s’intégrer dans un système similaire à celui des salariés, dans lequel on cotise à la sécurité sociale, pour sa pension, où le parlementaire peut avoir des indemnités de chômage en cas de non-réélection, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui, etc. Sortons de ce système dans lequel il y a toute une série d’indemnités, parfois défiscalisées. Le but n’est pas de dévaloriser la fonction de parlementaire. Au contraire. Défendre la fonction, c’est aussi pouvoir corriger ses excès.”