Le come-back surprise de Caroline Gennez : elle rejoint le gouvernement De Croo
Chez Vooruit, on remet en selle les “anciens”. L’ex-présidente des socialistes flamands devient ministre de la Coopération au développement. Elle rejoint Frank Vandenbroucke, sorti de sa retraite politique il y a deux ans.
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Publié le 18-12-2022 à 16h18 - Mis à jour le 20-12-2022 à 17h00
Le président des socialistes flamands, Conner Rousseau, aime les surprises. En octobre 2020, il avait marqué les esprits en ressuscitant Frank Vandenbroucke. L’ancien retraité de la vie politique flamande, comme vice-Premier ministre, allait devenir l’un des piliers de la Vivaldi. Procédé similaire : samedi, le jeune leader de Vooruit a annoncé de manière inattendue que Caroline Gennez, ancienne gloire du parti, remplaçait Meryame Kitir à la Coopération au développement. Le soir, en présence du Premier ministre, elle a prêté serment devant le Roi.
Pour rappel, Meryame Kitir s’était mise en congé en octobre. Cette décision était liée à la pression de la vie politique, qui commençait à la fragiliser sur le plan personnel. “Mon bien-être mental passe à présent au premier plan”, avait-elle confié. La Libre avait pu identifier une autre raison à ce pas de côté : au cabinet Kitir, l’ambiance était devenue délétère. Les départs volontaires et les licenciements de collaborateurs se multipliaient. Depuis la mise en suspens de la carrière de Kitir, le portefeuille “Coopération au développement” (et “Politique des grandes villes”) était supervisé par Frank Vandenbroucke. Elle a toutefois décidé de ne pas reprendre ses fonctions au sein de l’exécutif.
Avec l’arrivée de Caroline Gennez au sein du gouvernement De Croo, les socialistes flamands mettent en avant une personnalité expérimentée. L’ancienne présidente du SP.A (devenu Vooruit il y a deux ans) revient ainsi sur le devant de la scène après plus de dix ans passés sur les bancs du Parlement.
La Malinoise, née dans le Limbourg en 1975, a longtemps été considérée comme un espoir du tennis féminin belge. Elle doit toutefois renoncer à une carrière sportive à l’adolescence en raison de problèmes de dos. Elle étudie alors les sciences politiques et sociales à la KU Leuven avant de se lancer en politique via le mouvement des jeunes socialistes flamands (SP.A Animo) dont elle a été présidente.
Steve Stevaert, patron des socialistes flamands de l’époque, la remarque et la nomme vice-présidente du parti en 2003. Quatre ans plus tard, alors que Steve Stevaert a été remplacé par Johan Vande Lanotte et que ce dernier démissionne après de mauvais résultats électoraux, Caroline Gennez reprend les rênes du SP.A.
Gennez avait écarté… Vandenbroucke
Mais, en 2009 et 2010, les scores des socialistes flamands sont à nouveau décevants. Fait marquant de sa présidence, Caroline Gennez décide d’écarter du gouvernement flamand… Frank Vandenbroucke dont la position avait suscité du ressentiment lors des négociations entre la direction du parti et les partenaires de la coalition CD&V et N-VA.
Caroline Gennez ne se présente pas pour un second mandat comme présidente des socialistes. En 2011, Bruno Tobback lui succède. Entre-temps, l’ancienne présidente est élue à la Chambre où elle siège jusqu’en 2014 avant de revenir au Parlement flamand. En 2019, elle annonce sa retraite de la politique locale.
Alors que sa carrière déclinait en pente douce, voilà Caroline Gennez est projetée sur la scène politique fédérale en tant que ministre. La coopération ne figure toutefois pas dans les compétences les plus délicates à gérer, ni les plus visibles médiatiquement. Elle retrouvera au sein du gouvernement l’homme qu’elle avait évincé il y a quelques années, Frank Vandenbroucke. En tant que vice-Premier, il devient même son chef de file…