Le blocage de la nomination de Marie-Pierre Fauconnier à la tête de Bruxelles-Environnement empoisonne les relations PS/Ecolo
Le gouvernement bruxellois n’en finit pas de reporter la nomination de Marie-Pierre Fauconnier (ex-Sibelga) à la tête de Bruxelles-Environnement. Ecolo n’en veut pas. Le PS refuse de céder.
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Publié le 26-01-2023 à 21h56 - Mis à jour le 27-01-2023 à 13h54
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La nomination de Marie-Pierre Fauconnier à la tête de Bruxelles-Environnement fait l’objet d’un bras de fer entre le PS et Ecolo au sein du gouvernement bruxellois depuis décembre 2022, déjà. Ce poste de directrice générale, rémunéré à hauteur de 130 000 euros bruts par an, revêt une importance stratégique au sein de la Région Bruxelles-Capitale. Après la saga des taxis, l’abattage rituel ou le parc Josaphat, ce dossier empoisonne à son tour les relations entre PS et Ecolo.
Jeudi, en gouvernement bruxellois, Alain Maron (Ecolo), ministre en charge de l’Environnement, a déposé un nouveau point à l’ordre du jour, proposant la prolongation du remplacement temporaire de 6 mois de Barbara Dewulf, la directrice ad intérim de Bruxelles Environnement. La proposition a logiquement été mal reçue par le PS qui, dans le même ordre du jour, avait inscrit pour la quatrième fois l’attribution de ce mandat à Marie-Pierre Fauconnier.
Les deux parties, à nouveau, se sont neutralisées et le point a été reporté une fois de plus.
Deux positions irréconciliables
Car les deux positions semblent irréconciliables.
Ecolo pointe du doigt le passage chez Sibelga de Marie-Pierre Fauconnier, dont elle a été CEO. Elle avait dû démissionner du réseau de distribution bruxellois en 2021 après avoir fait supporter par Sibelga des frais d’avocat (130.000 euros) visant à obliger Google à supprimer des informations à son sujet. Elle s’était engagée à rembourser la somme.
Notons que c’est un candidat écologiste qui s’était classé en seconde position de la sélection, derrière Mme Fauconnier. Mais pour le PS, il n’est pas question de le nommer à la tête de Bruxelles Environnement.
Rudi Vervoort (PS) fait valoir le fait incontestable que Marie-Pierre Fauconnier est largement arrivée en tête de la sélection. Il s’attend en outre à ce que la nomination d’un autre candidat soit cassée irrémédiablement par le Conseil d’État. Le ministre-Président bruxellois estime également que le passé de cette ancienne CEO de Sibelga ne doit pas entrer en ligne de compte dans le cadre d’un examen pour la fonction publique. "Elle avait eu un conflit avec son précédent employeur qui s’était réglé à l’amiable et je ne suis pas de ceux qui pensent qu’on doit pratiquer la mort civile en Belgique. Nous ne sommes pas dans une assemblée libre. Ce n’est pas aux agents, au staff de Bruxelles Environnement, de choisir leur chef. Ce n’est pas comme ça que ça fonctionne”, avait déclaré Rudi Vervoort sur LN24 en décembre.
Ecolo estime au contraire que cet épisode la disqualifie.
Des pratiques managériales “questionnables”
Le soutien du PS à l’ancienne cheffe de cabinet adjointe de Laurette Onkelinx risque toutefois d’exposer les socialistes. Marie-Pierre Fauconnier, qu’on nous décrit unanimement comme armée de compétences indéniables, fait aussi l’objet de critiques pour ses méthodes managériales.
Les cadres de Bruxelles Environnement se sont d’ailleurs manifestés en décembre. Ils ne veulent pas de Marie-Pierre Fauconnier à leur tête et ont envoyé un courrier au gouvernement bruxellois, lequel a été suivi dans la foulée d’une pétition signée par 300 agents, allant dans le même sens. “Il est de notoriété publique que Mme Fauconnier s’est illustrée des pratiques managériales largement questionnables, basées notamment sur l’intimidation et l’impulsivité”, ont écrit les pétitionnaires.
L’affaire risque d’encore empoisonner les relations entre le PS et Ecolo durant ces prochaines semaines.