Avant même l'annonce officielle, des critiques entourent le matériel belge envoyé en Ukraine: “Il n'est plus adapté"

La Belgique a officialisé vendredi l'envoi de matériel à l’Ukraine. Avant même cette annonce attendue, certains ont estimé que ce matériel n’était plus adapté à des zones de conflits.

Le gouvernement a donné vendredi son aval à la fourniture d''aide militaire supplémentaire à l'Ukraine pour un montant de 92 millions d'euros, a annoncé le Premier ministre Alexander De Croo (Open Vld) à l'issue du Conseil des ministres hebdomadaire à Bruxelles, au onzième mois de l'invasion de ce pays par la Russie. C'est "le plus important paquet" de soutien militaire décidé par la Belgique jusqu'à présent, a-t-il ajouté lors d'une conférence de presse. Il a souligné que l'aide fournie à Kiev par la Belgique était plus vaste, avec un volet civil et humanitaire dont le montant total s'élève à 86 millions d'euros, a précisé M. De Croo.

La nouvelle aide militaire "substantielle" - elle doublera celle apportée jusqu'ici par la Défense aux forces armées ukrainiennes - comprendra notamment des missiles anti-aériens et anti-chars, de mitrailleuses, des grenades et des munitions et de nombreux autres équipements militaires, a pour sa part précisé la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder (PS).

La Défense a pour sa part cité un montant de 93,8 millions d'euros, comprenant également des camions et des véhicules blindés. Il s'agira à terme de LMV ("Light Multirole Vehicles") Lynx à roues, qui seront bientôt remplacés par de nouveaux véhicules de commandement et de liaison (des "Command and Liaison Vehicles", CLV).

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Un matériel critiqué, la Défense réagit

Avant même l'officialisation de ces initiatives belges, des critiques ont été faites, remettant en question certains équipements envoyés qui seraient obsolètes. Depuis le début de la guerre en Ukraine, la Belgique a surtout envoyé du matériel de protection et, dans une moindre mesure, des armes réelles. Certaines sont présentes dans le stock de la Défense, et d’autres sont commandées à l’industrie belge. Cette fois-ci, la Belgique va envoyer des armes antichars, des canons antiaériens, des mitrailleuses et des munitions.

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VTM Nieuws annonçait ainsi ce vendredi matin, avant les officialisations du Premier ministre Alexander De Croo, que le don envers l’Ukraine concernait 80 véhicules IVECO LMV Lynx et 150 camions VOLVO. D'après nos confrères flamands, la Défense les retirerait progressivement de ses stocks en raison de défauts. Le 26 février dernier, un communiqué expliquait ainsi que ces camions n’offraient “aucune protection ou une protection insuffisante à l’équipage”, et qu’ils n'étaient donc “plus adaptés à une utilisation dans les zones de conflit où nos militaires belges sont déployés”.

Face à ces critiques, le cabinet de la Défense a réagi : “La Défense belge étudie chaque demande ukrainienne depuis le début du conflit”, commence le communiqué. “En fonction de ses propres stocks et de l’industrie belge, elle examine ce qui est possible. Cela inclut les équipements qui seront remplacés à la Défense à court terme. Évidemment, il va de soi que le matériel tout neuf (que nous n’avons pas encore mais qui a été commandé) est plus moderne et donc plus sûr que du matériel plus ancien retiré de la circulation par la Défense.”

La Défense reste ferme sur un point très important : “Tous les équipements que notre pays fournit à l’Ukraine sont opérationnels et déployables.”

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