“Nous sommes dans un grand moment de tension en Wallonie. On se donne encore la journée d’aujourd’hui pour trouver des solutions"
Willy Borsus était l’invité de LN24 ce vendredi matin.
Publié le 27-01-2023 à 09h00 - Mis à jour le 27-01-2023 à 09h27
Ce vendredi matin, le vice-président et ministre de l’Économie du gouvernement wallon, était l’invité de la matinale de LN24. Sur le plateau, Martin Buxant a commencé par aborder l’épineux sujet d’Olivier Vandecasteele. Comme toute la classe politique, il a tenu à apporter son soutien à l’homme détenu en Iran et condamné à 40 ans de prison et 74 coups de fouet. “Il s’agit d’une situation innommable, abominable et intenable”, commence-t-il. Nous avons le devoir de dénoncer cette situation et de soutenir tous les efforts qui sont réalisés à tous les étages. Au niveau fédéral, il faut continuer à soutenir ses proches et tous ceux qui se mobilisent par des actions. Aujourd’hui, il est indispensable de maintenir une pression pour essayer de le faire libérer.”
Actuellement, certains pensent que Hadja Lahbib doit se rendre sur place pour essayer de dénouer cette situation, d’autres non. “Je pense qu’elle est ouverte à cette idée. Elle a toute ma confiance dans un dossier qui est extrêmement difficile. Il faudrait que ces visites soient l’élément déclencheur de la situation.”
Aéroport de Liège : une balance entre tous les enjeux
Autre dossier chaud : l’aéroport de Liège. Pour le moment, Willy Borsus s’oppose fermement à la limitation de 50 000 mouvements aériens par an à cet endroit tel que proposé par Céline Tellier, la ministre de l’Environnement. “Je souhaite un équilibre entre les différentes priorités”, explique-t-il. “Dans un premier temps, il y a la préservation des riverains, du bruit et de la pollution. Dans un second temps, il y a l’importance de l’économie et des emplois. Près de 10 000 personnes dépendent de cela. À force de s’attaquer à tout, on finit par ne plus rien avoir en mains. Ne nous attaquons pas à ce qui est encore aujourd’hui un fleuron de la région wallonne.”
Pour lui, on oublie trop souvent que la Région a mis beaucoup d’argent sur la table dans cet aéroport. “Nous avons investi près de 700 millions d’euros depuis les années 2000. En mesure environnementale, nous avons acheté 1800 maisons et nous en avons isolé 3800. C’est considérable.”
Les répercussions à 50 000 vols par an seraient préjudiciables pour les investisseurs. “Effectivement, on plafonne leur objectif ou leur perspective de croissance. Une activité économique qui est balisée est destinée à être soutenue et à se développer. Pour contrer ce problème sonore, nous avons adopté le plan d’exposition au bruit qui prévoit une trajectoire raisonnée de développement à concurrence de 60 000 mouvements à échéance de 10 ans.”
Pour l’homme politique MR, il ne faut absolument pas attaquer une région souvent meurtrie par le manque de travail. “Notre région est trop souvent pointée du doigt pour ses problèmes de chômage. Allons-nous détruire encore un peu plus cette image ?”
L’autre problème concerne la délocalisation en cas de limitation, dont l’aéroport d’Ostende. “Plusieurs aéroports pourraient en profiter. Plusieurs compagnies, en toute transparence, nous ont signifié qu’elles étaient courtisées par d’autres aéroports, et pas seulement en Belgique. Pour limiter le bruit, nous devons par exemple empêcher les avions les plus bruyants de passer par cet aéroport.”
Sans langue de bois, il admet que le gouvernement est au bord de la crise de nerfs. “Soyons transparents, nous sommes dans un grand moment de tension sur ce sujet. On se donne encore la journée d’aujourd’hui pour trouver des solutions. J’espère que l’on trouvera la bonne balance entre l’écologie, l’emploi et l’économie”, a-t-il conclu.