Après avoir jugulé la guerre des clans, Ahmed Laaouej se présente sans rival comme candidat à la présidence du PS bruxellois
Comme l’a fait Paul Magnette pour la présidence nationale, Ahmed Laaouej a déposé sa candidature pour un second mandat de président de la fédération bruxelloise du PS.
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Publié le 02-02-2023 à 19h09 - Mis à jour le 02-02-2023 à 19h18
Comme l’a fait Paul Magnette pour la présidence nationale, Ahmed Laaouej a déposé sa candidature pour un second mandat de 4 ans comme président de la fédération bruxelloise du PS. L’élection aura lieu les 10 et 11 mars, comme dans toutes les autres fédérations. La date de clôture des candidatures était fixée à mardi et le chef de groupe socialiste à la Chambre et bourgmestre de Koekelberg le seul à avoir été déposée pour la fédération bruxelloise.
En octobre 2019, Ahmed Laaouej avait été élu avec un score extrêmement serré (52,5 % des voix) face à Rachid Madrane. Il avait reçu le soutien de Rudi Vervoort, de Redouane Chahid et de Philippe Close tandis que son concurrent était poussé par Laurette Onkelinx, Catherine Moureaux et Karine Lalieux.
La campagne interne, assez violente, avait souligné la fracture qui traversait le PS bruxellois, notamment sur la question de la laïcité.
Durant son mandat, Ahmed Laaouej a tranché en force certains débats sensibles, comme celui de l’abattage rituel, donnant aux députés socialistes pour consigne de voter contre l’obligation d’étourdir. Le parti s’était rangé, globalement, derrière sa position. Julien Uyttendaele, qui n’avait pas suivi la ligne, a été marginalisé en interne depuis lors.
”Le PS bruxellois, c’est comme en F1, chacun travaille pour son écurie”, nous glissait un ténor du PS il y a quelques mois. Sans toujours faire l’unanimité, Ahmed Laaouej est toutefois parvenu à maintenir sous l’éteignoir la guerre des clans.
Le clan Laaouej, en effet, a pris le dessus tandis que celui d’en face s’est dilué. Rachid Madrane, président du Parlement bruxellois, s’est placé quelque peu en retrait des affaires purement internes. “Si quelqu’un y va contre Ahmed, ce sera Catherine Moureaux”, nous indiquait une source PS il y a quelques jours.
Catherine Moureaux ne se présentera pas
Mais la fille de Philippe Moureaux, qui a dirigé le PS bruxellois durant des années, ne se présentera pas. “La période qu’on vit, à quelques mois d’élections importantes, n’est pas un moment pour diviser le parti, mais pour le réunir”, nous indique la bourgmestre de Molenbeek.
Ahmed Laaouej, après une séquence très compliquée au printemps dernier, a en outre redressé la barre dans les sondages. Il a incarné, durant cette législature, un PS très ancré dans les communes populaires du nord-ouest, et a souvent été qualifié par les écologistes de pro voiture. Alain Maron (Écolo) avait également pointé son interventionnisme dans le gouvernement bruxellois parlant même “d’une forme de déloyauté d’une partie du parti socialiste à Bruxelles”.
Car s’il n’y a plus de guerre des clans, des courants différents continuent d’exister, notamment sur la laïcité et d’autres dossiers sensibles. Philippe Close est favorable à Good Move, tandis qu’Ahmed Laaouej a eu des mots très durs vis-à-vis du plan. Le bourgmestre de Bruxelles apprécie le travail de Conner Rouseau, président des socialistes flamands, tandis qu’Ahmed Laaouej, a qualifié ses propos sur Molenbeek de” xénophobes”.
Comme président de la Fédération bruxelloise, Ahmed Laaouej aura aussi la prérogative de désigner un candidat pour emmener la liste régionale en 2024, qui sera peut-être le nouveau ministre-président. Ce pourrait être Rudi Vervoort, Caroline Désir ou Ahmed Laaouej lui-même.