Les Engagés veulent un référendum sur la lutte contre le changement climatique
Le parti est en pleine ébullition en matière environnementale et propose “une méthode basculante” afin d’obtenir de vrais résultats.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/61ea4bcb-8f0c-46f5-9d38-093e75998718.png)
Publié le 02-02-2023 à 18h16 - Mis à jour le 02-02-2023 à 19h01
:focal(2203x1477:2213x1467)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/6KHL3XBXGFD6JLK4PAPFNYLZ3Q.jpg)
Face au défi climatique, Les Engagés veulent changer de méthode. Le mouvement présidé par Maxime Prévot a mis au point un plan pour la transition climatique et l’a présenté à la presse ce jeudi. Parmi les propositions les plus marquantes, on trouve l’adoption d’un “pacte citoyen pour la transition” qui serait entériné par la population via un référendum.
Actuellement, ce mode de démocratie directe n’est pas possible en Belgique et Les Engagés proposent d’adapter la Constitution – “moyennant quelques balises”, nuance Maxime Prévot. "Je suis favorable à poser des balises à la faculté d’organiser des référendums pour éviter que l’outil ne soit utilisé à des fins centrifuges pour déliter l’Etat. L’intérêt du référendum c’est que le pacte validé par les citoyens obligera les gouvernements sur plusieurs législatures et quelle que soit leur composition. Ça offre enfin de la vision de long terme plutôt que l’approche hésitante d’élection en élection."
Dans ce pacte soumis au vote des citoyens, se niche notamment l’idée d’un “budget carbone national” – un niveau maximal d'émissions carbone – qui devrait être respecté quelle que soit la couleur des partis au pouvoir. Des sanctions financières seraient appliquées et le fruit de cette perception serait versé dans un fonds pour les générations futures.
Une question de thermomètre
Les Engagés estiment par ailleurs qu’en matière de lutte contre le changement climatique, on regarde le mauvais thermomètre. Le raisonnement technique se fonde sur les émissions de carbone au niveau du territoire (ce que nous produisons) au lieu de couvrir l’empreinte carbone (ce que nous consommons). Il faut donc inverser la logique, estime le parti politique héritier du CDH.
Cette logique “territoriale” conduit à un biais qui rend problématique le système de quota carbone actuel. En résumé, ce système pousse les entreprises à produire hors de nos frontières puisqu’il ne tient pas compte des émissions importées… En réaction, Les Engagés proposent une série de mécanismes correctifs. Entre autres, “l’Organisation mondiale du commerce, l’OMC, devrait intégrer une exception climatique à ses règles, précise le dossier de presse. Sinon ? Les Engagés sont favorables à passer outre l’OMC et l’ignorer comme le font déjà la Chine et les USA”. Il s’agit de faire primer la lutte contre le réchauffement sur le libre-échange et la mondialisation.
Un “dividende carbone”
Le parti veut également une généralisation du système de quotas et de taxe carbone à toutes les entreprises. Cette mesure aurait inévitablement un impact sur les prix et donc sur le pouvoir d’achat des citoyens, “c’est pourquoi l’ensemble de ces prélèvements doit servir au financement de la transition et au (versement) d’un dividende carbone. Chaque citoyen recevra la même somme, celui qui polluera peu verra donc ses revenus augmenter”. Une offre étatique permettant l’isolation des habitations sans frais devra aussi être mise en place.
Plus philosophiquement, Les Engagés veulent placer des limites à l’économie débridée mais prônent la sobriété plutôt que la “décroissance”. Pour aider à la prise de conscience climatique, leur plan envisage de permettre à chaque citoyen de comptabiliser ses émissions carbone personnelles.
Enfin, dans les grandes lignes de ce projet, retenons la volonté affichée d’une solidarité avec les pays du sud, qui seront davantage frappés par le réchauffement climatique. Les Engagés prônent le renforcement de l’aide financière apportée par les pays industrialisés.
Conserver plus longtemps les GSM, les lave-vaisselle…
Sur le plan politique, Maxime Prévot estime que ce plan répond parfaitement aux exigences pragmatiques du centrisme des Engagés. “Notre projet n’est pas dogmatique. On a vu dans le domaine nucléaire le coût du dogmatisme…” Sans nommer l’adversaire, le président de parti envoie une petite flèche en direction d’Écolo.
Pour Yvan Verougstraete, vice-président du mouvement et impliqué directement dans la conception de ses mesures “vertes”, il faut aussi évoluer vers “une obsolescence déprogrammée, consommer mieux plutôt qu’accumuler. Par exemple, au lieu de changer de GSM tous les 20 mois, les consommateurs pourraient en changer tous les 24 mois. Ou, au lieu d’acheter un nouveau lave-vaisselle, on peut le conserver deux ans de plus moyennant réparation”.