Le bras de fer que se livrent les ministres Demir et Brouns par cabinets interposés ressemble de plus en plus à un jeu de stratego politique
Plusieurs députés flamands ont demandé de pouvoir consulter les 20 000 réclamations introduites par les agriculteurs et les associations de protection de l’environnement. En vain.
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Publié le 08-02-2023 à 18h28 - Mis à jour le 08-02-2023 à 18h42
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Près d’un an après avoir conclu un plan azote, le gouvernement Jambon tente toujours d’accoucher d’un cadre global pour les émissions d’azote. Les discussions portent actuellement sur une proposition, remaniée, de la ministre de l’Environnement, Zuhal Demir (N-VA). Elles sont ardues. Au total, 20 000 réclamations ont été introduites contre le projet gouvernemental. Une part de ces plaintes ont été introduites via le site du Boerenbond, le puissant syndicat agricole flamand.
Bras de fer
L’une des pierres d’achoppement demeure la “liste rouge” qui reprend les exploitations agricoles fortement émettrices d’azote qui devraient fermer leurs portes d’ici 2025. Cinquante-huit entreprises agricoles particulièrement émettrices d’azote – classées rouge – devront en effet cesser leurs activités d'ici 2025, avec indemnisation. Les élevages de porcs ou de volaille qui élèvent leurs bêtes dans un endroit clos sans système de limitation devront diminuer de 60 % leurs émissions d'azote d’ici 2030. L’ambition du gouvernement flamand est de réduire de 30 % le cheptel porcin à l’horizon 2030.
Le problème des émissions excessives d’azote en Flandre pollue la vie du gouvernement depuis de nombreuses années. La ministre de l’Environnement Zuhal Demir (N-VA) et le ministre en charge de l’Agriculture, Jo Brouns (CD&V) se livrent actuellement un intense bras de fer. La ministre nationaliste bloque toujours la première tranche de 300 millions d’euros de subsides – sur un montant total de 1,6 milliard prévu – destinés par l’Europe à l'application en Flandre de la politique agricole commune (Gemeenschappelijk Landbouwbeleid, GLB) qui couvre la période de 2023 à 2027. Avant de prendre une décision, elle souhaite connaître les effets du plan agricole sur l'environnement. Le ministre CD&V lui reproche d'utiliser cette aide comme moyen de pression pour forcer les agriculteurs flamands à accepter le plan azote.
Clash politique
Plusieurs parlementaires ont demandé de pouvoir consulter les réclamations introduites par des entreprises agricoles et des associations de protection de la nature. Ce qu'a refusé catégoriquement Liesbeth Homans (N-VA), la présidente du parlement flamand, arguant que la loi ne le lui permet pas. L'éphémère ancienne ministre-Présidente flamande précise que les documents en question seront remis aux députés dès qu’un nouvel accord interviendra au sein du gouvernement flamand. Mais quand est-ce que ce sera possible?
Le bras de fer que se livrent les ministres Demir et Brouns par cabinets interposés ressemble de plus en plus à un jeu de stratego politique. Ce vendredi au Conseil des ministres, Jo Brouns souhaiterait faire approuver la politique agricole commune. Mais s'il tente de passer en force, il pourrait provoquer un nouveau clash politique au sein de la majorité flamande.