Le gouvernement Jeholet à la recherche d’une sortie de crise sur les masters en médecine
Ce jeudi, les ministres du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles vont tenter, à nouveau, de trouver un compromis. La ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny (MR), réussira-t-elle à convaincre ses partenaires PS et Écolo ?
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Publié le 22-03-2023 à 16h57 - Mis à jour le 22-03-2023 à 18h27
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Après une réunion infructueuse lundi, les ministres du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) doivent se revoir ce jeudi. Ils cherchent la porte de sortie dans un dossier qui secoue fortement l’exécutif dirigé par le libéral Pierre-Yves Jeholet : le feuilleton des masters en médecine… Le MR, par la voix de la ministre de l’Enseignement supérieur, Valérie Glatigny, a refusé de valider deux nouveaux programmes académiques parmi les 57 propositions remises par les universités. Il s’agit du master en médecine de l’UMons (en codiplômation avec l’ULB) et du master de spécialisation en médecine générale de l’UNamur (en codiplômation avec l’UCLouvain).
Cette décision avait provoqué un tollé, en particulier du côté montois. Dans La Libre, Philippe Dubois, le recteur de l’UMons, voyait dans les scrupules libéraux l’ombre de la politique politicienne. “Je pense qu’il y a une volonté de la ministre de ne pas aider Mons, et plus largement le Hainaut, car notre région est cataloguée “rouge” politiquement”, soutenait-il.
Le PS et son “arme atomique”
Un match MR-PS cristalliserait-il les positions ? Il est vrai que le président du MR, Georges-Louis Bouchez, pourtant Montois, appuie publiquement sa ministre. Tandis que le président socialiste, Paul Magnette, a menacé de “débrancher la prise” de la coalition au pouvoir en Fédération. Si le blocage perdure, le PS se dit prêt à constituer une majorité alternative pour faire passer le dossier des deux masters refusés.
Arithmétiquement, ce plan du boulevard de l’Empereur est possible. En se passant du MR, le PS et Écolo pourraient, par exemple, demander l’appui des Engagés (actuellement dans l’opposition). Encore faut-il que ces derniers acceptent de remplacer le MR dans un attelage gouvernemental dont le pacte de majorité avait été négocié sans eux. Et cela, à un an des prochaines élections… À l’heure d’écrire cet article, la formation dirigée par Maxime Prévot n’avait pas (encore ?) été contactée par les socialistes.
À la recherche d’un compromis
Même s’il faut prendre au sérieux la mise en garde lancée par Paul Magnette, les partenaires du gouvernement Jeholet – le PS, le MR, Écolo – travaillent à une sortie de crise. Plusieurs pistes de solution circulent dans les cabinets et pourraient fonder un futur accord sur les masters en médecine.
Que disent les bruits de couloir ? Par exemple, le master en médecine de l’UMons et le master de spécialisation en médecine générale de l’UNamur pourraient être validés mais sans bénéficier de financement pendant les premières années. En parallèle, le mécanisme des habilitations (les accords donnés à la création de programmes d’enseignement) pourrait être revu dans le même esprit. “Il y a encore des échanges de solutions, mais le MR a du mal à franchir le pas définitif, nuance un socialiste proche du dossier. Dès lors, la majorité alternative demeure envisageable à ce stade.”
Les libéraux maintiennent le cap et espèrent convaincre le PS et Écolo de rallier leur point de vue. Valérie Glatigny, qui affirme être ouverte aux solutions, veut notamment éviter la multiplication des facultés de médecine sur le territoire de la Fédération et le saupoudrage des moyens. “Il n’y a pas de solution au dossier qui inclurait la création d’une faculté de médecine complète supplémentaire”, tranche une source MR.
Un moratoire sur toutes les habilitations ?
Un élu libéral du parlement de la Fédération soutient la ministre : “Valérie Glatigny défend une position de bon sens. Le reste, c’est de l’émotionnel ! Accepter les masters à Mons et Namur serait une mauvaise nouvelle pour les formations en médecine existantes en termes de moyens financiers, puisqu’on raisonne en enveloppe fermée… Si le MR devait céder, il pourrait alors ne pas y avoir la totalité des 55 autres habilitations. Voire un moratoire sur la création de tout nouveau programme académique !”