Masters en médecine : mardi, le PS déposera un décret pour valider les demandes des universités, Les Engagés pourraient le voter
Le texte sera en principe pris en considération mercredi par le Parlement. Le MR est mis sous pression par son partenaire socialiste. Les Engagés pourraient remplacer les libéraux au sein du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles mais aussi au gouvernement wallon.
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Publié le 23-03-2023 à 15h17 - Mis à jour le 23-03-2023 à 20h02
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Le PS maintient le cap dans le dossier de validation des demandes de l’UMons et de l’UNamur. Et augmente nettement la pression politique exercée sur son partenaire MR.
Via le groupe des députés socialistes au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB), une proposition de décret va être déposée mardi. Il s’agit de valider les 57 demandes d’habilitation remises par les universités, dont les deux projets de master en médecine proposés par l’UMons et l’UNamur. Ils avaient été refusés par la ministre Valérie Glatigny (MR), en charge de l’Enseignement supérieur.
En principe, le texte sera pris en considération mercredi par l’assemblée de la Fédération. Il n’y aura pas de vote le jour même. Ce vote pourrait intervenir en avril, au terme de la procédure parlementaire normale.
Le MR également évincé du gouvernement wallon ?
Important : à l’égard de ce texte, le PS aurait l’accord des Engagés, actuellement dans l’opposition. Écolo pourrait se joindre au vote. Autrement dit, le gouvernement Jeholet pourrait chuter si ce scénario se mettait en place. L’actuelle majorité PS-MR-Écolo serait en état de mort clinique après un vote avec une majorité alternative sur un dossier aussi délicat.
Si le plan des socialistes allait jusqu’au bout, si le MR ne courbait pas l’échine face à leurs demandes, Les Engagés pourraient “monter” dans l’exécutif de la FWB et les libéraux seraient rejetés dans l’opposition.
Selon une source socialiste de premier plan, ce rebondissement politique aurait également un impact sur le gouvernement wallon dirigé par Elio Di Rupo (PS) : Les Engagés y remplaceraient également MR.
Maxime Prévot, président des Engagés, aurait un accord avec Paul Magnette qui suivrait un “scénario global” : la montée des Engagés dans les deux exécutifs moyennant, notamment, la renégociation des accords de gouvernement qui avaient été conclus sans eux.
Faire plier le MR…
Ce dénouement spectaculaire n’est toutefois pas certain. Les socialistes espèrent toujours convaincre le MR de valider les deux projets de master en médecine. Une séance du gouvernement Jeholet aura lieu jeudi prochain et les libéraux, les socialistes et les écolos auront, à nouveau, l’occasion de trouver un terrain d’entente.
Au PS, on semble convaincu de la possibilité de faire plier le MR, à terme : “Bouchez (président du MR) finira par céder, avance une source. S’il le MR se fait débarquer, cela va trembler en interne. Et il devra recaser 200 collaborateurs de cabinet”.
Les socialistes ont mis plusieurs pistes de compromis sur la table, avec des balises claires. Mais ils demandent que le dossier de l’UMons puisse passer (création d’un master en médecine, en plus de l’actuel bachelier). Pour le PS, il est inacceptable de laisser le Hainaut être le parent pauvre de la Wallonie en matière d’offre académique. Face à cette position, le MR, jusqu’à nouvel ordre, refuse la création d’une faculté complète à Mons.
Réaction des Engagés : ils se disent ouverts
Contacté ce jeudi à l’égard de ces manœuvres politiques, le président des Engagés, Maxime Prévot, nie être impliqué dans une telle machination : “Tout cela, ce ne sont que des spéculations de couloir ! Je démens un quelconque plan caché ou un marchandage de coulisses. Je ne peux cependant pas empêcher certains de le colporter pour servir leur cause… Nous agirons librement.”
Sur le fond du dossier, toutefois, les Engagés ne sont pas loin de la ligne défendue par le PS : “Nous continuons d’analyser le dossier avec sérieux, compte tenu de tous les aspects académiques, territoriaux, financiers et politiques. Le tout dans un contexte général de pénurie de plus en plus aiguë de médecins. Doter l’UNamur et l’UMons de deux masters en spécialisation de médecine générale nous paraît être le minimum requis, mais un soutien de nos députés au cycle complet de master de médecine en Hainaut est tout à fait envisageable. Des arguments sérieux peuvent en effet plaider en faveur du développement de ce cursus. N’oublions toutefois pas que le premier et véritable verrou à faire sauter, ce sont les numéros Inami !”
Et au MR ? Le parti est très clairement menacé, désormais. Le président Georges-Louis Bouchez avait annoncé qu’en cas de majorité alternative au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, les libéraux demanderaient, en rétorsion, un vote à la Chambre sur le dossier nucléaire. Le MR, via la députée fédérale Marie-Christine Marghem, avait évoqué la possibilité de voter avec une majorité de rechange la prolongation de plusieurs réacteurs belges, au-delà du deal vivaldien qui ne concerne que Doel 4 et Tihange 3. De quoi donner des sueurs froides au Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) car une majorité alternative sur l’atome emporterait avec elle la coalition fédérale.
Décidément, la polémique concernant les masters réclamés par l’UMons et l’UNamur a de surprenantes conséquences…