Zakia Khattabi ne reprendra pas le poste de Sarah Schlitz, comme l’a implicitement suggéré Sander Loones
La ministre ne va pas ajouter les compétences liées à l’Égalité des Chances à son portefeuille qui comprend le Climat, l’Environnement, le Développement durable et le Green Deal.
Publié le 27-04-2023 à 21h07 - Mis à jour le 28-04-2023 à 13h38
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Les spéculations sur la personne qui va reprendre le flambeau de Sarah Schlitz vont bon train depuis que cette dernière a annoncé sa démission. Interrogée sur RTL à ce propos, la coprésidente d’Ecolo Rajae Maouane n’a laissé filtrer aucun indice. Tout juste a-t-elle confirmé que la liste serait constituée à 100 % de femmes et qu’il faudrait une personne crédible pour reprendre le poste. La repreneuse devra également avoir des compétences en néerlandais et pourrait être issue de la société civile.
Depuis jeudi, la direction du parti enchaîne les entretiens avec les “candidates”. Une fois la liste constituée, elle sera soumise au vote des militants lors d’un conseil des fédérations qui devrait se tenir dans les jours qui arrivent. En interne, circulent les noms des députées Margaux De Ré, Séverine de Laveleye, Marie-Colline Leroy et Véronica Cremasco. Il a été fait mention de Rajae Maouane, mais celle-ci a assuré qu’elle comptait rester coprésidente.
Le nom de Zakia Khattabi a également été mis sur la table. Contacté, son cabinet nous renvoie à la procédure en place. “Ce sont les militants qui décideront”, résume son porte-parole. Mais à bonne source, nous apprenons que la ministre a refusé. La Bruxelloise préfère se concentrer sur ses compétences, à savoir le Climat, l’Environnement, le Développement durable et le Green Deal. Des matières dont les accomplissements ne sont pas toujours visibles car le travail est effectué de façon transversale et à l’international, nous expliquait la ministre lors d’une précédente interview, mais qui requiert une présence à temps plein.
Plus tard dans la soirée ce jeudi, Zakia Khattabi a en effet elle-même confirmé avoir refusé la place laissée vacante par Sarah Schlitz, malgré le fait que "(son) engagement dans les combats portés par Sarah est sans failles et de longue date et (sa) ligne politique la même que celle de Sarah". "J'ai refusé précisément parce que je mesure l’engagement nécessaire pour porter le combat, pour mener à terme les projets initiés et que je souhaite continuer à me consacrer pour les mêmes raisons, à temps plein, aux compétences fondamentales qui sont les miennes. C’est enfin aussi par respect et gratitude pour l’investissement total et le travail accompli par nos équipes respectives que je considère que ces deux portefeuilles méritent notre engagement plein et entier auprès d’elles", a complété la ministre, dans un post Facebook.
Réduction des coûts
Dès la démission de Sarah Schlitz, le député Sander Loones a proposé que le poste de la Liégeoise ne soit pas repris et que ses compétences soient réaffectées à un ou une autre ministre de la Vivaldi. Ceci, dans un objectif de réduction des coûts.
”Le gouvernement De Croo compte vingt ministres et secrétaires d’État. C’est un montant énorme qui est plus important que celui du gouvernement fédéral précédent. Ce gouvernement coûte 15 millions d’euros de plus que le précédent. Il est temps de passer des paroles aux actes et de simplement répartir les pouvoirs de Mme Schlitz au sein du gouvernement”, déclare Sander Loones dans un texte publié sur le site de la N-VA.
”Je pense qu’il y a maintenant une opportunité sur la table”, poursuit le député fédéral. “Avec la démission de Mme Schlitz, il peut également être décidé de ne pas nommer de nouveau secrétaire d’État et de confier simplement cette – importante – autorité à un ministre qui est déjà en place.”
Lourd de signification
Cela ne se fera pas. Pour Ecolo, redistribuer le poste à une autre ministre aurait été lourd de signification.
D’un côté, ce geste aurait traduit une volonté de réduire les coûts de la politique, combat cher au parti. C’était l’occasion de faire un coup d’éclat pour montrer que la probité à laquelle ils attachent tant d’importance les amène à se priver d’une présence au sein du gouvernement fédéral.
De l’autre, cette décision aurait pu être interprétée comme la démonstration que ces ministères sont inutiles puisque les compétences pourraient être ajoutées à une autre ministre sans que cela ne pose de problème. Et enfin, Ecolo-Groen n’aurait eu plus que trois représentants au sein de la Vivaldi au lieu de cinq. En matière de poids électoral, c’est un élément non négligeable.