Paul Magnette rappelle à l'ordre De Croo : "Quand on est Premier ministre, on n'oppose pas travailleurs et sans emploi"

Le président du PS Paul Magnette a rappelé le Premier ministre Alexander De Croo à l'accord de gouvernement, lundi à l'occasion du 1er mai, sur la limitation dans le temps des allocations de chômage.

Le chef du gouvernement fédéral avait salué la veille la proposition des socialistes flamands de Vooruit d'activer davantage les chômeurs de longue durée et de supprimer les allocations de chômage à ceux n'acceptant pas un emploi de base après deux ans sans activité. M. De Croo a dit vouloir remettre les propositions de l'Open Vld sur la table, au gouvernement, dans le cadre de la réforme fiscale.

"Quand on est Premier ministre, on n'oppose pas travailleurs et sans emploi, on se met au-dessus de la mêlée. Ce point n'est pas dans l'accord de gouvernement, donc nous n'en parlerons pas, punt aan de lijn", a répondu Paul Magnette, qui a axé son discours sur les conditions de travail, la justice fiscale et les salaires. Ce sera "la grande bagarre" de la campagne électorale, selon lui.

"Dresser les travailleurs contre les chômeurs est indigne"

"L'obsession qui consiste à pointer du doigt les chômeurs de longue durée en ne proposant comme vision que la sanction, l'exclusion ou l'acceptation d'un travail obligatoire, relève du cynisme. Cela poursuit un objectif indigne : dresser les travailleurs contre les chômeurs, mettre à mal le fondement même de la solidarité qui charpente notre modèle social", a déclaré lundi le, président des socialistes bruxellois Ahmed Laaouej.

Prenant la parole devant les militants bruxellois du PS, Ahmed Laaouej s'est pris en termes à peine voilés, mais sans jamais citer son auteur, à la proposition du président de Vooruit, Conner Rousseau.

Rejoint dans son propos à ce sujet par la secrétaire générale de la FGTB de Bruxelles, Estelle Ceulemans, M. Laaouej a également appelé les militants socialistes à la solidarité avec les travailleurs de Delhaize, "une multinationale qui fait des milliards de bénéfices, et qui mène une attaque frontale d'une violence inouïe contre le droit du travail".

Plus largement, il a axé son propos sur l'Europe - thème du meeting alimenté par plusieurs orateurs du sud du continent où les socialistes ont le vent en poupe - face à la menace imminente de l'austérité qui pèse, selon lui, sur l'état social à savoir le salaire juste, le droit du travail, la sécurité sociale, les services publics et la justice sociale pour ne citer que ces thèmes.

Dans son viseur: "la Commission européenne, aidée en cela par la droite, qui veut une fois encore nous imposer une politique d'austérité" et s'en prendre à la sécurité sociale et aux services publics.

Aux yeux d'Ahmed Laaouej, l'alerte est également maximale face à la poussée de l'extrême droite, dont "le vent putride souffle au Nord du pays", avec le Vlaams Belang, un parti " raciste, xénophobe et haineux", "qui contamine de ses idées nauséabondes d'autres acteurs du débat politique à droite".

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