Après deux audits désastreux, la situation au sein de la Sofico s’améliore mais il reste des points noirs
Le personnel de la société wallonne en charge du réseau routier, devant travailler dans un climat délétère, a vu son sort s’améliorer. Mais une nouvelle enquête de Securex montre que des failles subsistent.
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- Publié le 31-05-2023 à 17h30
- Mis à jour le 31-05-2023 à 18h13
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En 2020 et en 2021, La Libre avait révélé le contenu accablant de deux enquêtes menées par Securex auprès du personnel de la Sofico (Société wallonne de financement complémentaire des infrastructures). Interventionnisme politique, despotisme du management, sexisme… Le malaise des collaborateurs de la Sofico était éclatant. Un nombre anormalement élevé de “comportements transgressifs” (discrimination, agression, harcèlement) étaient constatés au sein de l’organisme public en charge du réseau routier. Particulièrement interpellant : 27,5 % des membres du personnel interrogés affirmaient avoir fait l’objet d’une agression physique ou verbale dans l’année. La direction était clairement mise en cause.
Désignation d’un nouveau directeur général
C’est dans ce contexte plombé que le 31 mars 2021, après plus de 25 ans passés à la tête du gestionnaire du réseau routier wallon, le directeur général, Jacques Dehalu, avait quitté ses fonctions et avait été remplacé provisoirement par le directeur financier, Michaël Almer. Aujourd’hui, ce dernier est toujours ad interim. La procédure de sélection d’un nouveau directeur général est en cours et, selon nos informations Michaël Almer est candidat à son maintien à la tête de la Sofico.
Comment a évolué la Sofico depuis lors ? Un nouvel audit, remontant à l’année dernière, a été réalisé par Sécurex. Dans ce document que nous avons pu consulter, il apparaît que les initiatives du plan d’actions adopté sous la direction de Michaël Almer ont apporté des améliorations. Dans un document d’octobre 2022, on peut voir que le bien-être psychosocial dans les départements dits transversaux (finances, communication, support, etc.) est de 7,02 (sur une échelle allant jusqu’à 10) contre une note de 6,32 relevée dans l’enquête de 2020. Dans les services administratifs et de gestion de dossiers, cette cote est passée à 6,64 (soit +5 %). À titre de comparaison, la moyenne belge se situe à 6,72.
Le climat au sein de la Sofico semble un peu moins toxique qu’avant. Mais il reste un gros point noir. Dans les départements “projets de terrain” (télécoms, ingénieurs affectés au réseau routier et valorisation domaniale, soit 13 collaborateurs sur 53), la cote reportée dans le dernier coup de sonde de Securex est en baisse : 4,46 (soit une régression de 29 % du bien-être psychosocial).
Tous stressés…
En termes de stress, à nouveau, les employés de ces services “de terrain” ont le plus mauvais résultat : selon Securex, ils affirment tous ressentir du stress au travail. À côté de ce mauvais “score” de 100 % de stressés, les membres du personnel des autres services ne sont “que” 20 % à affirmer être confronté au stress au travail (contre 35 % en 2020).
Une vaste réorganisation a été entreprise par le management afin de régler les problèmes révélés par les différents audits. Dans les services où, selon l’enquête de 2022, subsistent les difficultés les plus évidentes, des actions spécifiques vont être menées.
De nombreux départs, malgré tout
Au-delà des résultats de l’enquête de Securex, des sources internes à la Sofico relèvent le nombre important de départs au sein de la société publique depuis que Michaël Almer a pris ses fonctions ad intérim : 5 licenciements (10 % des effectifs) et 6 démissions (12 % du staff)… Selon certains, ces chiffres démontrent que l’atmosphère au sein de la Sofico est restée très lourde malgré les changements.
Contactée à ce sujet, la directrice de la communication de la Sofico, Héloïse Winandy, nuance fortement. “Ces chiffres transmis par une source officieuse ne sont pas conformes à la réalité. Sans dévoiler de chiffres précis, étant donné le caractère personnel de ces informations relatives à nos employés, les départs enregistrés l’ont été pour des motifs divers (départs à la pension, démissions en raison de nouvelles opportunités professionnelles, licenciements pour motifs impérieux…). Ces départs ont été compensés par des arrivées de nouvelles recrues, ainsi que des créations de postes, contribuant à une rotation naturelle du personnel dans la vie d’une société.”