Les Engagés proposent de réduire le nombre de ministres ainsi que leur rémunération de 15 %
Les centristes dévoilent leurs propositions en matière d’éthique et de bonne gouvernance.
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- Publié le 31-05-2023 à 09h30
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Il y a eu Écolo durant le week-end. Défi un peu plus tôt. C’est au tour des Engagés de détailler leurs propositions en matière d’éthique et de bonne gouvernance en politique. “On ne peut pas nous dire qu’on surfe sur la vague de l’actualité car les lignes de force de nos propositions étaient déjà dans notre manifeste”, souligne Aurore Tourneur, la bourgmestre d’Estinnes, qui porte la voix de son parti sur ces questions en tant que déléguée générale pour la Wallonie.
L’actualité dont elle parle, ce sont les sur-pensions que se sont octroyées les parlementaires ; des missions parlementaires à l’étranger à l’objet douteux ; des règles de rémunération qui donnent l’impression, aujourd’hui plus qu’hier, que les élus bénéficient de privilèges.
Les Engagés plaident ainsi pour une réduction du nombre des ministres avec un maximum de 5 dans les gouvernements des entités fédérées (Régions et Communautés). En Fédération Wallonie-Bruxelles, on aurait deux ministres wallons et deux bruxellois ayant la double casquette avec leur gouvernement régional, et une alternance entre le ministre-Président wallon et son homologue bruxellois pour diriger l’exécutif.
Logé à la même enseigne que les travailleurs
Les Engagés proposent d’harmoniser la rémunération des ministres entre les différents niveaux de pouvoir et de réduire cette rémunération de 15 %. Ils veulent aussi supprimer les cabinets ministériels de façon progressive, à l’exception d'” une équipe très restreinte autour du ministre”, lequel devrait dès lors s’appuyer sur son administration.
Au niveau des parlements, le parti veut uniformiser vers le bas les rémunérations des députés. Toutes les indemnités complémentaires (pour les chefs de groupe, les présidents d’assemblée ou de commission, membres du bureau, etc.) seraient supprimées. L’indemnité pour frais exposés d’environ 2500 euros net par mois dont bénéficient les députés serait intégrée dans leur rémunération classique et dès lors soumise à l’impôt.
Les Engagés plaident pour le décumul des rémunérations entre un mandat parlementaire et un mandat dans un exécutif local (une seule rémunération pourra être conservée). Les mandataires du parti s’appliqueront cette mesure à partir du 1er janvier 2025, après les élections de 2024.
Pour le parti, les parlementaires ne doivent plus jouir d’un statut particulier. Les règles de pension, d’indemnités de sortie (qui seraient supprimées et remplacées par le chômage) ou d’incapacité de travail seraient les mêmes que pour les autres travailleurs.
Adiós provinces et Sénat
Les centristes proposent également de limiter le nombre de mandats dans le temps à trois pour les parlementaires et deux pour les ministres. Et veulent instaurer un registre des cadeaux reçus par les députés et les ministres et généraliser le registre des lobbies.
Parmi d’autres, ils veulent aussi supprimer l’institution politique provinciale ; réformer le Sénat ou, à défaut, le supprimer ; ou encore fixer des règles plus strictes pour les voyages parlementaires.
Les mesures que nous défendons ont été réfléchies et discutées avec les citoyens. Il faut faire confiance au bon sens des citoyens.
”L’engagement politique est une noble cause”, commente Aurore Tourneur. La volonté des Engagés, dit-elle, c’est de ramener de “la sobriété” dans le système, pas de renverser toute la table.
”Les mesures que nous défendons ont été réfléchies et discutées avec les citoyens (des adhérents des Engagés font partie de l’un des organes de décision du parti, NdlR). Certaines ont fait l’objet d’un large consensus. D’autres ont suscité le débat, comme la suppression des cabinets ministériels, et ont été adoptées après un vote. On a pu voir que les propositions qui sont sorties de l’initiative citoyenne We need to talk sur le financement des partis sont raisonnables. Il faut faire confiance au bon sens des citoyens.”