Georges-Louis Bouchez: "Je suis un être humain comme un autre, mais ce ne sont pas mes émotions qui comptent"
Invité sur le plateau de LN24, ce lundi 05 juin 2023, Georges-Louis Bouchez a fait le bilan de la participation du MR au gouvernement fédéral et a rappelé ses priorités pour les mois à venir. Et ce, tout en lançant l’un ou l’autre pique aux Ecolos et aux socialistes.
- Publié le 05-06-2023 à 09h53
- Mis à jour le 05-06-2023 à 10h18
À un an des élections fédérales, régionales et européennes, LN24 reçoit cette semaine les différents présidents de parti. Premier invité, Georges-Louis Bouchez (MR) en a ainsi profité pour souligner ce qui le réjouissait et… ce qui continue à l’énerver.
À l’instar du prolongement des centrales nucléaires dont les libéraux ont été de grands artisans, GLB se réjouit “d’avoir évité toute une série de catastrophes” grâce à la nouvelle “politique fiscale”.
Conscient que son parti n’avait “pas su faire toutes les réformes que l’on souhaitait” au sein de la Vivaldi, Georges-Louis Bouchez ne désespère pas et promet d’avancer au mieux sur les dossiers qui lui tiennent à cœur. “Le projet sur lequel on s’engage, c’est l’augmentation de l’activation des travailleurs. On veut mettre plus de gens au travail. Pourquoi ? Pour financer une baisse d’impôts et augmenter le pouvoir d’achat de nos citoyens.” D’où le dépôt prochain d’une nouvelle proposition, à savoir la limitation des allocations de chômage à deux ans.
“Je ne stigmatise personne mais il faut que travailler soit mieux récompensé et que ceux qui fassent preuve de mauvaise volonté soit sanctionné”, poursuit le président du MR, qui regrette que le PS ne souhaite pas entamer une réforme du travail. “Je ne suis pas responsable des partis de gauche qui prennent en otage le gouvernement. Le PS dit 'Pas de réforme des pensions et pas de réforme du marché du travail'. Et de l’autre côté, on a les Verts qui nous prennent en otage sur la politique énergétique. Est-ce que des partis peuvent bloquer le progrès d’un pays ? Ça, je ne le pense pas. Donc, je les appelle à revenir à plus de raison en la matière.”
“Un échec total” à Bruxelles
Également au pouvoir en Région wallonne, le MR estime aussi que son action a permis "d'éviter de grandes catastrophes sur la fiscalité automobile, par exemple”. Et si le parti avait les mains libres en Wallonie ? “La réforme du Forem” car “c’est un organe de mise à l’emploi qui n’est pas suffisamment efficace”, “une réforme globale de nos structures” car “il y en a trop en Wallonie”, et “modifier les pouvoirs locaux”.
À un an des élections régionales, GLB se montre ambitieux. Dans son viseur, une majorité plus franche au fédéral et en Wallonie, mais aussi une belle place dans la majorité bruxelloise où les libéraux sont actuellement dans l’opposition. Ce qui ne manque pas de crisper le président du MR.
“La plus grande réussite de Bruxelles actuellement, elle se trouve dans le football avec les succès du RWDM et de l’Union Saint-Gilloise. Et pour ça, le gouvernement n’y est pour rien”, tacle le Montois. Ce qui ne va pas dans la capitale, selon lui ? La mobilité, l’emploi et le développement économique. Pour Georges-Louis Bouchez, c’est évident : “Le gouvernement bruxellois est dans une situation d’échec total !”
Le “Bouchez bashing” ? “Ce ne sont pas mes émotions qui comptent”
Moqué pour son passage dans une émission de téléréalité flamande, le président du MR le reconnaît : le “Bouchez bashing” l’affecte. “Je suis un être humain comme un autre. Je lis rarement l'interview d’un de mes confrères politiques sans qu'ils disent quelque chose de 'très aimable' à mon sujet. Mais je suis un professionnel : ce ne sont pas mes émotions qui comptent, c’est la conduite du parti. On travaille en équipe, correctement, efficacement.”
S’il n’a “aucun regret” d’avoir participé à “Forces spéciales : qui ose gagne”, Georges-Louis Bouchez reconnaît qu’il ne participerait pas forcément à une deuxième saison. De là à douter de ses choix, il y a un pas que l’homme ne franchit pas. “Quelqu’un qui ne doute pas, c’est quelqu’un qui ne réfléchit pas et qui, en général, s’écrase rapidement. Moi, ça fait 10 ans qu’on annonce que c’est la fin. J’ai donc l’impression que je dois quand même être capable de réfléchir à certains moments pour m’en sortir […] J’espère que je ne suis pas le même qu’au début de ma présidence car c’est une fonction qui vous fait évoluer profondément. Mais par contre, ce dont je ne doute pas, ce sont de mes convictions. J’ai une série de certitudes très fortes."
Le décryptage avec Dorian de Meeûs
A événement exceptionnel, dispositif exceptionnel. Toute cette semaine, les interviews politiques matinales de LN24 sont décryptées en plateau par Dorian de Meeûs, rédacteur en chef de La Libre, et Martin Buxant, journaliste de LN24 qui a réalisé l'entretien.