Relever les taux d’intérêt sur l’épargne : l’aile gauche et l'aile droite s'opposent sur la méthode
Les partenaires du gouvernement De Croo souhaitent que les banques relèvent leurs taux mais les libéraux n’envisagent la contrainte légale que comme le dernier recours. La gauche veut agir tout de suite.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/61ea4bcb-8f0c-46f5-9d38-093e75998718.png)
- Publié le 05-06-2023 à 10h13
Les grands entretiens politiques publiés dans les journaux du week-end avaient un thème commun : le taux d’intérêt appliqué au compte d’épargne. À ce sujet, les partenaires de la majorité fédérale envisagent un timing différent. En gros, l’aille gauche de la Vivaldi – les socialistes et les écologistes – veut contraindre les banques à mieux rémunérer l’épargne. Leurs propositions de loi sont prêtes. L’aile droite du gouvernement De Croo souhaite également une hausse des taux mais ne veut l’imposer par la loi qu’en dernier recours.
Dans La Libre, Jean-Marc Nollet, coprésident d’Écolo, estimait que l’État doit agir tout de suite et soumettre les banques. Il critiquait les libéraux qui, selon lui, ont trop confiance dans la “main invisible” du marché, dans l’autorégulation du secteur. “La main invisible, elle fout des claques tous les jours aux simples citoyens”, dénonçait-il.
”Je crois au marché libre”, dit Alexia Bertrand
Face à cette position, Alexia Bertrand (Open VLD), la secrétaire d’État au Budget, s'est voulue moins pressante. Interrogée par De Tijd, elle a donné aux banques jusqu’à la fin du mois de juin pour relever leurs taux. Faute de quoi, elle n’excluait pas une intervention du gouvernement pour relever le taux minimum légal appliqué à l’épargne. “S’il n’y a pas de réaction de la part des banques, tout est négociable […], a averti la secrétaire d’État. En tant que libérale, je continue à croire au fonctionnement du marché libre et à la concurrence”, a-t-elle ajouté.
Dans Le Soir, idem. Le Premier ministre Alexander De Croo (Open VLD) reste également prudent et a laissé un délai aux banques, sans être trop précis sur la réaction des pouvoirs publics en cas d’inaction : “Il ne s’agit pas de faire peur aux banques (mais) la menace est bien réelle si le marché ne bouge pas, nous devrons avoir le courage d’agir d’une manière ou d’une autre.”