Conner Rousseau fait une pause dans sa carrière politique: a-t-il été mis sous pression par les membres de Vooruit ?
Les propositions du jeune leader socialiste ont été “clarifiées”, pas modifiées, souligne néanmoins le porte-parole du parti.
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- Publié le 06-06-2023 à 19h47
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Réélu dimanche à la tête de Vooruit avec un score écrasant, Conner Rousseau a surpris en annonçant le jour même sur son compte Instagram qu’il entamait un break dans sa carrière politique. Que signifie cette soudaine prise de recul du “wonderboy” de la politique flamande que l’on compare parfois à Bart De Wever, un des seuls à avoir pris au sérieux ce jeune homme pressé lorsque celui-ci accède aux commandes de Vooruit ?
On sait aujourd’hui que Conner Rousseau rempile pour cinq ans à la tête de son parti. Pendant les quatre années écoulées, il a mis toute son énergie à réformer les vieilles structures du parti socialiste flamand. Il dit avoir l’ambition aujourd’hui de réformer le pays. D’après les récents sondages, Vooruit est devenu le troisième parti politique en Flandre après le Vlaams Belang et la N-VA. Le jeune trentenaire affirme vouloir se ressourcer pour être au mieux de sa forme afin d’encore mieux servir son parti et son pays.
Cette pause politique soulève des questions. Rousseau est-il au bout du rouleau ? Le porte-parole du parti, Niels Pattyn, se veut rassurant : “Il se porte très bien. Sur les médias sociaux, Conner a annoncé qu’il allait ralentir son rythme de travail après une période hyperchargée en préparation du congrès du 4 juin. Nous avons travaillé full force. Depuis longtemps, il passe deux heures tous les jours à répondre à ses messages. Il ne le fera plus pendant un temps. Mais il continue évidemment à travailler en adaptant son rythme de travail. Les affaires gouvernementales restent toutefois pour lui une priorité”, précise Niels Pattyn.
Nuances, nuances
Cette pause est-elle liée à une contestation de la façon dont Rousseau impose ses idées ? On ne le saura pas. Mais le congrès du parti qui a eu lieu ce week-end n’a pas avalisé sans correction toutes les idées de son patron. Parmi les réformes annoncées, il y avait le fameux “job de base” (qui sera propose aux demandeurs d’emploi qui sont toujours au chômage après deux ans). Ce job de base avait heurté le PS et les syndicats car un refus de la personne semblait conduire à une suppression des allocations de chômage. Mais, lors du congrès, les militants ont modéré la proposition qui présentait une allure très N-VA compatible et pouvait donner à penser que Vooruit prônait désormais la limitation des allocations dans le temps. Niels Pattyn précise : “Rien n’a changé sur le fond de notre proposition. Après deux ans d’inactivité, on propose un job de base à la personne concernée. “Kingconnah” a-t-il été mis sous pression par les membres de Vooruit et a-t-il été obligé de lâcher du lest ? Certains le pensent. “On a juste clarifié certains termes, rien de plus”, rétorque son porte-parole.
Même chose pour l’autre mesure, à tout le moins controversée, de Conner Rousseau portant sur l’obligation pour des parents de mettre leur enfant de moins de trois ans à la crèche. La gratuité pendant six mois. Dans le texte final soumis aux membres, l’obligation est devenue une recommandation. Niels Pattyn parle d’une clarification, pas d’une rectification. Selon lui, Conner Rousseau n’a jamais voulu rendre la mesure contraignante, il a seulement dit qu’il fallait trouver un système de garderie efficace de sorte qu’on ne doive pas le rendre obligatoire.