”Georges-Louis Bouchez défend les valeurs du MR avec une énergie exemplaire”
Hadja Lahbib (MR), ministre des Affaires étrangères revient sur l’Irangate, pour clore ce chapitre houleux. Elle plaide également pour que le conseil du MR se positionne sur une éventuelle prolongation de Georges-Louis Bouchez à la tête du parti “pour qu’on puisse être tous en ordre de marche.”
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- Publié le 16-09-2023 à 07h14
- Mis à jour le 16-09-2023 à 07h15
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Samedi dernier, dans La Libre, Pascal Smet s’est exprimé sur sa démission dans l’affaire des visas accordés au maire de Téhéran. Il a dit que vous l’aviez fortement déçu sur le plan personnel. Trouvez-vous juste, rétrospectivement, qu’il ait dû démissionner, et que vous soyez restée en poste ?
J’ai été informée de sa démission comme vous. C’est-à-dire par la presse. Je n’ai jamais demandé la démission de Pascal Smet. Qu’il soit déçu, ça le regarde. Les choses auraient pu se passer autrement. Je me suis exprimée au Parlement sur les conséquences que pouvaient avoir une invitation officielle lancée par un gouvernement régional. Et sur l’impact diplomatique qui s’ensuit. Dès la première conférence internationale pour la politique étrangère, je vais présenter une série de pistes qui, j’espère, seront acceptées. Pour demander principalement à ce que nous soyons informés dès qu’il y a un évènement qui implique des invitations internationales, en amont, avant que ces invitations soient lancées. Nous respectons l’indépendance et les compétences régionales, mais c’est clair qu’elles ont un impact au niveau fédéral. Et donc, il faut clarifier toute la chaîne de décision.
Vous dites ne pas avoir demandé la démission de Pascal Smet. Mais le MR a été le premier parti à pointer du doigt l’invitation par la Région du maire de Téhéran. Votre parti n’a-t-il pas provoqué cette crise, sans imaginer les conséquences qu’elles auraient pu avoir pour vous ?
C’est votre analyse. Pas la mienne. Moi, j’ai été mise face à un fait accompli et je n’ai pas envie d’y revenir. J’ai donné toutes les explications possibles et imaginables au Parlement. Je regrette sincèrement que cela se soit passé comme ça. Et j’ai travaillé à apporter une solution. J’espère que ce type d’évènement ne se reproduira jamais. Que ce sera plus clair pour la suite. Il y a eu un vote, j’ai obtenu la confiance. Et après, nous n’en avons plus jamais reparlé entre nous. C’était une décision gouvernementale, et je le répète parce que cela s’est un peu focalisé sur ma personne (NdlR : Alexander De Croo a assuré devant le Parlement avoir validé la décision d’octroi des visas).
Cette affaire a été un fameux baptême du feu pour vous en tant que politique. Vous êtes quelqu’un qui s’accroche et ne lâche pas facilement. L’idée de démissionner vous a-t-elle traversé l’esprit ?
Je ne m’accroche pas et j’ai détesté les expressions : elle s’accroche à son siège… Quand j’ai pris ce poste, je l’ai vu comme une mission qui m’était donnée. J’ai fait abstraction de ma propre personne, de mes aspirations personnelles pour me mettre au service d’un pays en tant que ministre des Affaires étrangères. L’Europe a la guerre à ses portes et doit rétablir des valeurs qui sont profondément les miennes, et sont bafouées. Pendant la crise, je me suis rendue à un sommet à Luxembourg. Avec les 27, on était regardé de façon curieuse. Cette crise était presque incompréhensible d’un point de vue international.
À l’étranger, on s’étonnait de cette crise ?
Oui, car quelques semaines auparavant, on apparaissait comme un pays qui s’était illustré en libérant un citoyen injustement détenu dans les geôles iraniennes (Olivier Vandecasteele), avec en plus trois citoyens européens. C’était une grande première et un grand succès pour la diplomatie belge. Quelques mois après, je me souviens du regard de mes homologues me disant ne plus rien comprendre, car j’étais sous le feu des critiques pour quelque chose qui, a priori, ne relève pas des compétences d’un ministre des Affaires étrangères, c’est une affaire consulaire. C’était un peu bizarre, mais la page est tournée.
La page est tournée, et quelle sera votre place, sur quelle liste en 2024 ?
Je me mettrai au service du parti là où je serai la plus utile.
La question du mandat de président du MR de Georges-Louis Bouchez est en discussion. Estimez-vous, comme Denis Ducarme, qu’il serait mieux pour le parti de le prolonger d’un an et d’éviter des élections internes ?
Je suis quelqu’un de très pragmatique. Des élections pointent le bout de leur nez et l’important est que nous soyons tous sur la même ligne. Pour cela, il n’y a rien de tel qu’une décision en conseil de parti, pour que nous puissions tous être en ordre de marche, sans divergence. La question se pose, mais Georges-Louis Bouchez est une personnalité qui a un dynamisme incroyable, et défend les valeurs du MR avec une énergie exemplaire. S’il y a des hésitations, c’est qu’il y a des raisons mais il est important qu’à un moment, on n’hésite plus et qu’on soit clairs.