”Le nucléaire ne pourra jouer qu’un rôle mineur dans la transition énergétique”, juge le député wallon Écolo, Olivier Bierin
Les verts francophones consacrent un congrès aux politiques énergétiques ce dimanche. Il y sera question d’un vaste plan de rénovation du bâti en Wallonie. L’objectif est d’arriver à une production énergétique 100 % renouvelable.
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- Publié le 19-09-2023 à 06h35
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Les écologistes veulent mettre le turbo en matière de transition énergétique. “En 2050, nous devons être passés à 100 % de renouvelable”, argumente le député wallon, Olivier Bierin qui préface le congrès que le parti tiendra dimanche sur la question. Pour ce faire, les verts considèrent que lors de la prochaine législature, le paquet devra être mis sur le développement du photovoltaïque et de l’éolien. “La grande majorité de nos ressources énergétiques devront venir de ces deux sources. On peut aussi envisager un peu de biomasse et d’hydroélectrique”, ajoute Bierin. Tout y passera, la mobilité, le chauffage, etc. “Il faut complètement sortir des énergies fossiles”, insiste-t-il. Abandonner donc le pétrole et le gaz.
Des ambitions qui peuvent faire peur au citoyen lambda. La fin des chaudières à mazout – programmée en 2030 en Wallonie – et, plus tard, des chaudières au gaz nécessiteront d’importants investissements. Pour faire fonctionner un système de pompe à chaleur dans une habitation, il faut en effet que le bâtiment parfaitement isolé. “Il est évident que nous devons aussi faire baisser nos consommations puisque nous aurons besoin de plus d’électricité qu’aujourd’hui. Nous proposons donc de mettre en place des grands projets de rénovation, quartier par quartier, sur base volontaire. Une manière de faire qui doit permettre de réaliser de grosses économies d’échelle”. Pour y parvenir, l’argent public devra être mobilisé, parce que tout le monde ne parviendra pas à financer de tels travaux. “Il faut un soutien accru des pouvoirs publics. Il faut aussi que la prise en charge des publics plus précarisés soit complète.”
Où trouver l'argent ?
Arrive alors l’inévitable question de l’argent. La Wallonie est déjà lourdement endettée. “Il y a de l’argent mobilisable sur les comptes d’épargne des particuliers et dans les banques centrales, expose le député wallon. Et puis, c’est un investissement qui profitera à tous, notamment en termes de santé publique. Moins de pollution, c’est positif. Ce genre d’investissement est très vite rentabilisé.”
Le député écologiste envisage que, “d’ici à 2030, nous triplerons les capacités de production renouvelable, en particulier le photovoltaïque et l’éolien, pour atteindre 30 % d’énergie renouvelable dans notre consommation énergétique et 60 à 65 % dans notre consommation électrique”.
On peut se demander si à terme, en suivant les prescrits écologistes, la Belgique et la Wallonie gagneront une véritable indépendance énergétique. Olivier Bierin n’est pas dupe, il sait que l’objectif du 100 % renouvelable passera par “des interconnexions avec les pays voisins”. “La capacité de déploiement photovoltaïque et éolien en Belgique ne pourra pas être suffisante. Les endroits en haute mer où la Belgique pourrait encore construire de nouvelles éoliennes offshore arrivent à saturation. C’est au niveau européen qu’il faut réfléchir à la création de parcs éoliens offshore dans toutes les mers intra-européennes.”
Quant au nucléaire, le député vert ne veut pas l’exclure de l’équation, mais il n’en fait pas une solution d’avenir. “Quand on regarde les différents scénarios envisagés par le Giec pour arriver à une production énergétique décarbonée, le nucléaire joue un rôle assez mineur. Vu ses inconvénients en termes de coûts, de sécurité et de gestion des déchets, il ne pourra intervenir que pour une petite partie, pendant une période déterminée.”