Face aux problèmes récurrents de concentration de l’agriculture, la baisse des revenus et le vieillissement du secteur, René Collin présente les grandes lignes de son plan de bataille. Il est toutefois "suspendu aux décisions européennes quant au dossier wallon". René Collin répond aux questions de nos confrères de la DH.
Quelles mesures allez-vous prendre pour enrayer la baisse du nombre d’exploitations en Wallonie ?
"Il y a des éléments imparables que je ne peux que constater. L’agriculture, pour être rentable, doit être compétitive. Dans ce contexte mondialisé, sachant que la plupart des décisions sont prises au niveau de l’Europe, on doit évidemment produire avec des normes tenables et concurrentielles. Pour prendre un exemple, on n’est pas compétitif avec vingt vaches laitières face à un producteur polonais qui en a 400, les coûts de production doivent être amortis. Pour ça, il n’y a pas de parade. Mais dans certains cas, le monoproduit ou le monoclient peuvent être dangereux, on le remarque avec l’embargo russe."
Alors, que comptez-vous faire pour éviter ce genre de cas ?
"La seule voie possible pour moi, c’est d’atteindre un équilibre, qui dépend de chaque exploitation. Il faut des exploitations de tailles qui permettent d’amortir leurs coûts de production mais qui sont diversifiées. Mais attention, ce n’est pas parce qu’une ferme a 400 bêtes que c’est de l’agriculture intensive; il faut tenir compte des unités de travail pour cette exploitation. Je veux pousser à transformer un maximum dans la région. Quand on transforme ici, on renforce l’industrie mais aussi le revenu des agriculteurs. Quand l’agriculteur transforme lui-même son produit, c’est optimal; il n’y a pas de déperdition dans des intermédiaires. Même s’il vend directement à des industries basées ici, il crée de l’emploi et baisse les coûts. C’est un de mes objectifs."
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