Les trafiquants de drogue gangrènent Amsterdam mais aussi Anvers et son port
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- Publié le 20-09-2019 à 11h08
- Mis à jour le 26-09-2019 à 17h01
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L’assassinat d’un avocat aux Pays-Bas y soulève l’émotion mais inquiète aussi les autorités belges.L’assassinat de Me Derk Wiersum, mercredi, à Amsterdam, continuait, jeudi, à soulever une vague d’émotion et de réactions aux Pays-Bas. L’avocat de 44 ans, père de deux enfants, a été abattu, alors qu’il sortait de son domicile, par un homme jeune, vêtu d’un sweet noir à capuche.
Derk Wiersum était le conseil d’un repenti, Nabil B., 32 ans, témoin-clé dans l’opération visant une organisation criminelle dirigée par le fugitif Ridouan Taghi et Said Razzouki. Le frère de Nabil B., Reduan, a été abattu, à Amsterdam également, le 29 mars 2018, une semaine après que la justice eut annoncé que Nabil avait obtenu le statut de témoin protégé en échange d’informations.
Taghi, que l’on soupçonne d’être derrière le crime de l’avocat, est considéré comme le dirigeant d’un gang de trafiquants de drogue redouté. Il aurait au moins onze meurtres sur la conscience.
Anvers également affectée
Un rapport commandé par le maire d’Amsterdam indique que "le crime organisé lié à la drogue exerce une influence notable sur la ville". Amsterdam n’est cependant pas la seule cité touchée par le phénomène. Depuis plusieurs mois, les trafiquants de drogue sèment la terreur à Anvers, où des bandes se déchirent, avec le port comme théâtre.
Les trafiquants contrôleraient le déchargement de la cocaïne qui arrive par conteneurs dans le port, mais aussi une partie du commerce de détail. Ces derniers mois, Anvers a connu des explosions de grenades (on en a encore découverte une, jeudi, dans un buisson, à Ekeren) et des tirs à l’arme lourde attribués aux membres de familles marocaines actifs en Belgique et aux Pays-Bas.
Comme l’indiquait L’Écho, un rapport datant de 2018 établit que ces familles ont réussi à contrôler toute la filière, en corrompant des dockers du port d’Anvers et en faisant alliance avec des organisations albanaises. Au fil du temps, les différentes branches de ces familles ont fini par se faire une concurrence qui a débouché sur des règlements de compte. La violence viendrait aussi de ce que des trafiquants "indépendants" ont envahi la place.
Que le port d’Anvers attire les criminels serait dû au fait qu’il est très étendu, ce qui ne facilite pas les contrôles, qu’il occupe une position géographique intéressante et que des bateaux en provenance d’Amérique latine y accostent régulièrement. Plus grave : les trafiquants se seraient assuré la complicité de douaniers, de policiers, d’avocats, voire d’édiles.
Bart De Wever inquiet et critiqué
Bart De Wever, le bourgmestre N-VA d’Anvers, s’est ému du problème mais il a reçu des critiques, notamment de membres de la police judiciaire fédérale, au sujet de la politique antidrogue qu’il poursuit depuis 2013. Selon d’aucuns, si les dealers de rue ont quasiment disparu, les forces de l’ordre manquent de moyens pour s’attaquer aux gros trafiquants et aucune mesure ne serait prise pour aider les toxicomanes à s’en sortir.