Aux Foyers Saint-Joseph, "une dame a pleuré à l'annonce de l'interdiction de visites, ça va être très dur pour eux"
Aux Foyers Saint-Joseph, une maison de repos non loin de La Louvière, les étudiants ont dû rentrer chez eux, le personnel suit des mesures strictes et les résidents ont été tenus au courant, non sans larmes.
- Publié le 11-03-2020 à 16h36
- Mis à jour le 12-03-2020 à 14h29
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Aux Foyers Saint-Joseph, une maison de repos non loin de La Louvière, les étudiants ont dû rentrer chez eux, le personnel suit des mesures strictes et les résidents ont été tenus au courant, non sans larmes.
Lorsque Nathalie Debrabandere, aide-soignante aux Foyers Saint-Joseph de Mons, est arrivée tôt ce matin au travail, elle a pu constater que tous les étudiants avaient été renvoyés chez eux, considérés comme non indispensables. “Ce qui n’a pas été facile à gérer, cela faisait des bras en moins pour la toilette du matin”.
Elle a ensuite été officiellement prévenue, comme ses collègues de l’interdiction des visites des familles mais aussi des professionnels extérieurs : coiffeurs, médecins, kiné, animateurs, livreurs, écoliers… “Les résidents valides ne peuvent plus sortir non plus”, énumère Nathalie qui a 23 ans de maison, “et tous les rendez-vous ont été annulés. Sauf les urgences médicales vitales”. Comme dans les quelque 210 maisons de repos en Wallonie, les employés prendront leur température 2 fois par jour, en entrant et en sortant. “A 38°, on doit rentrer chez nous et contacter un médecin”.

Sur place, les professionnelles doivent doubler de vigilance concernant l’hygiène et la désinfection de leurs mains.
Les couloirs se font donc un peu vides à Saint-Joseph. Evidemment. Et l’annonce aux résidents n’a pas été facile. “Ce matin, une petite dame qui a la visite de sa fille tous les jours s’est mise à pleurer. J’ai aussi vu la fille d’une résidente faire le tour par le jardin pour faire coucou au carreau à sa mère”, s’émeut Nathalie Debrabandere. La décision est tombée si vite que l’aide-soignante pense que les résidents vont se poser des questions qu’ils ne se posaient pas auparavant, “On n’en parlait pas beaucoup finalement”. Avec l’inquiétude qui grandit et l’absence des visites et du va-et-vient, le personnel devra être plus présent encore auprès des uns et des autres : “On va être beaucoup plus sollicitées bien sûr parce que psychologiquement, ils vont être secoués”, analyse-t-elle.
Heureusement, pour l’instant, il n’y a aucun cas parmi les pensionnaires de cette maison de repos près de Mons, certifie le directeur David Ducro. “On nous a dit qu’à partir d’un cas, d’autres mesures seront prises et à partir de 5 cas, ce sera le confinement dans les chambres”. Pour l’instant, les espaces communs restent donc ouverts et les pensionnaires qui le souhaitent peuvent toujours prendre leur repas ensemble.