Les citadins fuient-ils vers les campagnes ?
Publié le 18-03-2020 à 21h21 - Mis à jour le 31-08-2020 à 17h22
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Les films post-apocalyptiques dressent généralement un constat sans appel : on survit nettement moins longtemps en ville qu’à la campagne. Chaque fois qu’une épidémie monstre est mise en scène, le héros se lance dans une périlleuse escapade hors des limites urbaines pour s’isoler au vert, loin de cet autre si menaçant. Les survivalistes qui partent s’installer en pleine forêt avec sac de couchage, boussole et arc à flèches l’ont bien compris depuis longtemps.
Nous n’en sommes évidemment pas là, mais la perspective de se retrouver cloîtré dans un petit studio entre des milliers d’agents contaminateurs potentiels a déjà conduit les résidents de certaines villes françaises et italiennes à faire leurs valises pour la campagne "tant qu’il en était encore temps". Un article de nos confrères du Monde relate par exemple le cas de Belle-Île-en-Mer, qui a vu débarquer des dizaines de citadins en quête soudaine d’iode, au grand dam de la population locale, qui redoute à son tour l’invasion d’agents contaminateurs et consommateurs potentiellement ingérables, compte tenu des infrastructures limitées du territoire.
La Wallonie, c’est pas Belle-Île
Chez nous, pas de mouvements de masse, même si Bruxelles se vide dans certains quartiers, et que la VUB vient d’imposer à tous ses étudiants résidant en kots de rentrer chez eux pour respecter les règles de distanciation sociale. Pas de quoi inquiéter la Wallonie, où l’on n’a pas constaté de déplacements particulièrement importants vers les zones rurales depuis l’appel au confinement, notamment dans la très touristique province du Luxembourg, où l’on nous indique que, de toute façon, "ce n’est pas Belle-Île, hein ! Même si des personnes devaient arriver, on a les infrastructures" !
La Côte aussi dispose d’infrastructures, mais sa situation bi-frontalière et la perspective d’un week-end printanier ont poussé le gouverneur de Flandre occidentale, Carl Decaluwé, à appeler préventivement touristes et propriétaires de résidences secondaires à ne pas s’y rendre. La Panne a temporairement fermé sa frontière avec la France pour éviter les rushs de nos voisins hexagonaux sur les magasins de tabac et alcool. Décision suivie mercredi sur la totalité de la frontière franco-belge par les autorités des deux pays, qui ne veulent autoriser que les passages "essentiels et justifiés". Knokke, enfin, est en lockdown jusqu’au 30 avril. Décision prise mi-mars par le bourgmestre Léopold Lippens pour "essayer d’enrayer cette saloperie", comme il l’a déclaré sur les ondes de Bel RTL. Les piscines, bibliothèques, bars de plage et autres lieux communs restent donc fermés jusqu’à nouvel ordre.