Ne plus hospitaliser les résidents des maisons de repos contaminés? C'est le médecin traitant qui décide

Ne pas hospitaliser les résidents des maisons de repos affaiblis et contaminés par le coronavirus ? La recommandation de la Société belge de gérontologie et de gériatrie (SBGG), rapportée mardi par De Tijd et De Morgen, a fait bondir le secteur, privé comme public.

Ne pas hospitaliser les résidents des maisons de repos affaiblis et contaminés par le coronavirus ? La recommandation de la Société belge de gérontologie et de gériatrie (SBGG), rapportée mardi par De Tijd et De Morgen, a fait bondir le secteur, privé comme public.

“L’hôpital reste ouvert pour les personnes âgées et les gériatres sont contactables”, nuance le professeur Marie de Saint-Hubert, gériatre, chef de clinique adjoint à Mont-Godinne (Namur) et secrétaire générale francophone de la SBGG. “Il ne s’agit pas de prendre une décision à la place du médecin traitant, mais il faut réfléchir aux stratégies d’hospitalisation pour éviter la saturation qu’on a connue en Italie”.

La Société belge de gérontologie et de gériatrie propose un “arbre décisionnel” qui se base sur le niveau de fragilité des personnes âgées : les soucis de santé; le degré de dépendace; la capacité de mémoire; les besoins d’aide… “Il faut se poser la question de l’intérêt d’hospitaliser un patient âgé très fragile pour qui une contamination au Covid-19 sera fatale”, explique le professeur de Saint-Hubert. “L’arrivée de ces patients en milieu hospitalier risque de propager la contagion du personnel soignant et ambulancier. Peut-on limiter ces risques en proposant que les plus fragiles et les plus malades puissent bénéficier de soins de confort, qui sont de qualité, dans leur maison de repos ? N’est-ce pas inhumain de les déraciner pour leurs derniers jours de vie ?”. On se trouve dans une situation totalement inédite, poursuit la gériatre. “C’est très difficile : les équipes soignantes sont mises à mal”.

"Un problème crucial, esseniel, vital"

C’est aussi le cas dans les maisons de repos, rétorque Vincent Frédéricq, représentant de Femarbel, la coupole privée des résidences pour personnes âgées. “La santé du personnel hospitalier et des ambulanciers nous est chère mais pas moins que celle de notre personnel et de nos autres résidents. La question de disposer dans les maisons de repos du matériel de protection requis est donc un problème crucial, essentiel et vital”. La décision d’hospitalisation est de la compétence du médecin traitant, insiste Femarbel: le résident et sa famille doivent être impliqués dans cette décision.

La Fédération des CPAS est exactement sur la même longueur d’onde. Si les maisons de repos sont “évidemment prêtes” à assumer toutes leurs responsabilités vis-à-vis des résidents affaiblis et contaminés, elles ont aussi le devoir de protéger leurs autres résidents ainsi que les membres du personnel et leurs familles “qu’ils retrouvent à leur domicile après leur travail”. Des avancées ont été enregistrées pour les masques chirurgicaux mais il manque cruellement de masques FFP2, de gants, de lunettes et de tabliers dans les maisons de repos.”De même, aucune avancée n’est enregistrée à cette heure pour le matériel de testing”.

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