Covid-19: comment "soulager" un hôpital au bord de la saturation ?
Alors que l’épidémie de coronavirus poursuit son évolution en Belgique, avec d’importantes disparités géographiques - le Limbourg, la province d’Anvers et la province de Hainaut sont les plus touchés -, qu’en est-il sur le terrain en termes de capacité d’accueil, présent et à venir, du flux de patients souffrant du Covid-19 ? Coup de sonde dans le Hainaut.
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Publié le 27-03-2020 à 21h32 - Mis à jour le 30-03-2020 à 08h35
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Alors que l’épidémie de coronavirus poursuit son évolution en Belgique, avec d’importantes disparités géographiques - le Limbourg, la province d’Anvers et la province de Hainaut sont les plus touchés -, qu’en est-il sur le terrain en termes de capacité d’accueil, présent et à venir, du flux de patients souffrant du Covid-19 ? Coup de sonde dans le Hainaut.
"Nous avons cinq hôpitaux aigus implantés dans des régions relativement différentes : Warquignies (Borinage), Mons, Lobbes, La Louvière et Nivelles, explique Stephan Mercier, administrateur délégué du groupe Jolimont. Et la situation n’est pas la même dans chacun de ces hôpitaux." Très clairement, l’hôpital de Warquignies est celui où la situation est la plus tendue. "Nous arrivons au bout de nos capacités : il n’y a plus qu’une seule unité de soins qui ne soit pas une unité de soins pour patients Covid-19. À l’hôpital de Mons, nous sommes également très proches de la saturation. Par contre, dans les autres hôpitaux, la situation est encore gérable."
Au CHU-Tivoli de La Louvière, il reste des lits dans les unités de soins Covid-19. En revanche, aux soins intensifs, "les unités identifiées Covid-19 ne sont pas complètes, mais cela devient tout juste", indique-t-on.
Pour une répartition équilibrée
Comment, dès lors, "soulager" les hôpitaux au bord de la saturation ? Une piste serait d’organiser la répartition équilibrée des malades entre différents hôpitaux, à tout le moins au niveau régional. "Les médecins spécialistes de la médecine catastrophe plaident beaucoup pour une telle répartition, reprend M. Mercier, car, pour le moment, la répartition se fait entre hôpitaux du même groupe ou entre hôpitaux situés sur un territoire proche, mais pas à l’échelon wallon. La politique à encourager est donc celle où la montée en charge se fait de manière équilibrée sur l’ensemble des zones, et pas d’attendre d’être en saturation complète sur une zone pour commencer à déborder sur une autre." Pour transférer les patients, "qu’on les déplace de 10 ou 40 km, la logistique est la même", ajoute-t-il. "Certes, le temps de déplacement est plus long, mais on ne transfère pas non plus les patients qui sont à la toute dernière extrémité."
En l’absence de mesures pour aider les hôpitaux en saturation, "on ne saura plus accueillir de nouveaux patients dans des conditions convenables", alerte M. Mercier. Sans compter qu’une partie du personnel soignant est tombée malade. "Aujourd’hui, sur certains de nos sites, 50 % du personnel infirmier des urgences est contaminé et, donc, indisponible pour prendre en charge des patients."