Henri Kichka, survivant des camps de concentration est décédé: "Un petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l'armée nazie avait échoué"
Henri Kichka, un des derniers survivants belges de la Shoah, est décédé samedi soir. Il avait 94 ans.
- Publié le 26-04-2020 à 09h04
- Mis à jour le 27-04-2020 à 10h25
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Le survivant des camps de la mort est décédé, samedi, du Covid-19, dans un home bruxellois.
Henri Kichka, survivant belge des camps d’extermination nazis, est décédé samedi à la maison de repos bruxelloise où il séjournait, vaincu par le coronavirus à l’âge de 94 ans, a communiqué son fils Michel samedi soir sur son blog et sur les réseaux sociaux.
Henri Kichka était devenu une figure connue, un passeur de mémoire auprès du grand public et des jeunes. Michel Kichka, auteur et caricaturiste installé en Israël, et qui a consacré un roman graphique (Deuxième génération) à son enfance et à sa relation à son père, survivant de la Shoah, débute son message de samedi soir par un constat sobre : "Un petit coronavirus microscopique a réussi là où toute l’armée nazie avait échoué. Mon père avait survécu à la Marche de la Mort. Mais aujourd’hui a pris fin sa Marche de la Vie. Il venait de célébrer ses 94 ans confiné à l’Heureux Séjour de Bruxelles, un formidable home où il était entouré, soigné, apprécié et aimé. J’ai eu la chance de lui parler une dernière fois au téléphone ce matin", ajoute-t-il, précisant que sa sœur Irène était au côté de son père. "Elle m’a dit qu’il portait le tee-shirt que je lui avais dessiné pour ses 90 ans : mon père au pied de l’arbre généalogique de la famille Kichka."
Une marche de la mort
Né à Bruxelles en 1926 dans une famille d’immigrés juifs polonais, Henri Kichka avait fêté ses 94 ans il y a moins de deux semaines. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été déporté à l’âge de 16 ans seulement. Il a ensuite connu des années d’horreur, dans différents camps nazis dont le camp de concentration et d’extermination d’Auschwitz, puis a été entraîné dans la marche de la mort où lui et son père font partie des 750 survivants (sur près de 5 000) qui terminent la marche à Buchenwald.
Son père qui a pourtant vu, en sa compagnie, le camp de Buchenwald être libéré, en avril 1945, est mort quelques jours après suite à une amputation du pied. Henri Kichka venait d’avoir 19 ans. Il est le seul de sa famille à avoir survécu. Son père donc, ses deux sœurs, sa mère et sa tante sont tous morts entre 1942 et avril 1945.