Les maisons de repos réclament des tests. Et encore des tests…
La hausse actuelle du nombre de contaminations quotidiennes au coronavirus, même si ces dernières touchent principalement la population active, âgée de 20 à 59 ans, fait trembler les maisons de repos.
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- Publié le 22-07-2020 à 13h46
- Mis à jour le 22-07-2020 à 18h50
Les personnes âgées hébergées en institution ont payé un lourd tribut à la pandémie : à ce jour, plus de la moitié des malades décédés du Covid-19 en Belgique sont des résidents de maisons de repos.
Un appel pressant
Mi-mars, dès le début de la propagation du virus, le secteur avait plaidé pour que les résidences pour seniors, groupe particulièrement vulnérable en raison des risques de comorbidité liés à l’âge, bénéficient d’une priorité pour le matériel de protection et les tests de dépistage. Force est de constater qu’il n’a pas été entendu. Comme il y avait pénurie de masques, de gants, de gel, d’écouvillons, de réactifs, les hôpitaux ont été servis en premier et les homes sont passés au second plan. Le Covid-19 a silencieusement décimé les résidences pour personnes âgées.
Mercredi, à la veille du nouveau Conseil national de sécurité, le secteur privé et son homologue public ont lancé un pressant appel à la Première ministre, Sophie Wilmès (MR), pour éviter de revivre le même cauchemar.
"Les maisons de repos restent sur le qui-vive et la responsabilité morale de tout un chacun est engagée", soulignent en chœur les Fédérations des CPAS bruxellois et wallons, la coupole des MR/MRS privées (Femarbel), la Fédération de l’accueil, de l’accompagnement, de l’aide et des soins aux personnes (Unessa) et la Fédération patronale d’institutions de soins de santé wallonnes et bruxelloises (Santhéa).
Pas de symptômes dans trois cas sur quatre
Le secteur réclame des tests PCR - qui mesurent la présence ou non du virus dans le corps - pour tous les nouveaux professionnels, y compris les étudiants et les stagiaires et ce, deux jours avant leur intervention au sein de la maison de repos et même s’ils ne présentent pas de symptômes au moment d’enfoncer l’écouvillon dans chaque narine.
Si la France pratique ainsi depuis la mi-juin, la Belgique ne soumet le nouveau membre du personnel à un tel test que s’il est suspect ou a eu un contact à risque avec un patient contaminé. Une analyse réalisée par Sciensano des résultats des tests pratiqués entre début avril et mi-mai dans les maisons de repos avait pourtant fait apparaître que 75 % des cas positifs étaient asymptomatiques.
Quel statut immunitaire ?
Autre demande des institutions : soumettre les résidents hospitalisés à un test PCR avant leur sortie de l’hôpital et leur retour au home. Une maison de repos vient en effet de connaître une épidémie à la suite du retour d’un senior infecté lors d’une hospitalisation
Enfin, le secteur des résidences pour aînés souhaite que les tests sérologiques - qui détectent les anticorps présents chez les personnes qui ont été en contact avec le virus - soient aussi remboursés pour les résidents et pas, comme aujourd’hui, pour les seuls membres du personnel des institutions. Cela permettra de développer une stratégie locale de gestion du risque. On considère que l’immunité collective est atteinte si 60 % au minimum de la population présente des anticorps ; il est donc intéressant de connaître le statut immunitaire des résidents.