Contre le Covid, la nécessité d'un plan d’urgence pour les maisons de repos
"Aurait-il fallu intervenir plus tôt ? Nous avons l’impression que oui mais c’est facile de le dire après", a dit, presque en conclusion de son audition au Parlement wallon, la coordinatrice de MSF (Médecins sans frontières), Stéphanie Goublomme.
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Publié le 09-10-2020 à 21h49
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Et c’est peut-être le seul reproche qu’elle fera aux autorités wallonnes dans le cadre de la gestion des maisons de repos dans le cadre de la crise Covid-19. Parce que, pour le reste, lors de son audition devant la commission spéciale Covid, celle qui a participé au rapport MSF sur la gestion de cette crise considère que "la collaboration avec le cabinet de la ministre Morreale et avec l’Aviq était bonne". "Chacun faisait ce qu’il pouvait avec les moyens qu’il avait", explique pour sa part sa collègue chez MSF Pauline Bekaert. Les deux femmes ont surtout insisté sur l’impact psychologique important de l’isolement de ces établissements.
Cette audition des membres de MSF était attendue. Le rapport sur les maisons de repos pendant la crise, produit par l’ONG - plus habituée à ce type de situation hors de nos frontières -, s’intitulait "Les laissés- pour-compte de la réponse au Covid-19". Au niveau des recommandations faites par MSF pour ne plus revivre une telle situation dramatique, qui a quand même vu mourir près de 5 000 résidents de maisons de repos, on retiendra la nécessité d’avoir un plan d’urgence. "Bien entendu chaque institution est différente et les mesures d’un plan d’urgence ne peuvent pas toutes s’appliquer de la même manière. Par exemple, lorsqu’on dit qu’il faut isoler les malades des autres, il y a des maisons de repos où ce n’est pas possible car la configuration du bâtiment ne le permet pas", explique encore Stéphanie Goublomme. Un plan permet aussi de savoir qui est responsable de quoi et qui est chargé de la communication. Pour rappel, en 2006, un tel plan était sur la table - il a même été révisé deux fois depuis. Selon la ministre de la Santé Christie Morreale (PS), lorsqu’elle a été entendue en commission, il y a plusieurs semaines, le fédéral a considéré que ce plan était obsolète.
Différences entre privé et public ?
On retiendra encore que MSF n’a pas constaté de différences majeures entre les maisons de repos publiques et les maisons de repos privées. Pour Stéphanie Goublomme, les institutions qui ont été les plus efficaces étaient celles qui "étaient dans un réseau. Un réseau avec d’autres maisons et même parfois avec un hôpital". Les avantages du réseau ? "Il permet de passer des plus gros volumes de commandes de matériel, par exemple." Cela donne aussi la possibilité d’échanger plus rapidement et plus facilement les bonnes pratiques des uns et des autres. Enfin, un dernier constat s’impose : la pagaille en termes de communication. Les responsables de maisons de repos ont été noyés sous les circulaires, recommandations et autres qui souvent imposaient de changer ce qui avait été mis en place la veille.