Coronavirus en Belgique: "Un nouveau triste record a été atteint lundi"
Les experts ont fait le point, ce vendredi 2 octobre, sur l'évolution de la situation épidémiologique en Belgique.
Publié le 09-10-2020 à 10h55 - Mis à jour le 09-10-2020 à 15h18
Pour rappel, les chiffres inquiètent car tous les indicateurs sont en hausse. Le nombre moyen de nouvelles infections au coronavirus s'élevait à 2.915,9 par jour entre le 29 septembre et le 5 octobre, soit une augmentation de 72% par rapport à la période de sept jours précédente. Le nombre de contaminations pour 100.000 habitants calculé sur la période de 14 jours allant du 22 septembre au 5 octobre s'établit désormais à 280,7 (+84%) pour l'ensemble du territoire.
Du côté des hospitalisations et des décès, les chiffres augmentent également. On dénombre en effet 1.110 patients à l'hôpital, tandis que le coronavirus a tué 10.126 personnes depuis le début de l'épidémie en Belgique.
Steven Van Gucht, porte-parole interfédéral Covid-19 et virologue chez Sciensano, a tout d'abord pris la parole et a annoncé qu'un "nouveau triste record quotidien avait été établi ce lundi 5 octobre, avec 4.601 nouvelles infections au coronavirus". "La tendance à la hausse va sans doute se poursuivre pendant un certain temps" , a ajouté l'expert.
Yves Van Laethem a également mis en garde. "Les chiffres de ces derniers jours évoluent défavorablement. Et si de nouvelles mesures viennent d'être instaurées, il faudra un peu de temps avant qu'elles ne fassent leur effet." Si l'on prend en compte les dernières évolutions, le porte-parole francophone interfédéral de la lutte contre le coronavirus précise que "les chiffres doubleront tous les 9 jours" .
Yves Van Laethem ajoute: "Ces augmentations concernent toutes les tranches d'âge mais continuent d'être fortement marquées chez les personnes ayant la vingtaine. Les plus de 40 ans sont également plus touchées et même chez les plus de 90 ans, les chiffres augmentent."
En ce qui concerne les provinces, le spécialiste précise que les augmentations sont remarquées sur tout le territoire, "mais de manière plus importante au niveau des provinces wallonnes avec un doublement dans le Brabant wallon, dans le Hainaut, au Luxembourg et dans le Namurois" . Il ajoute: "C'est dans la Région de Bruxelles-Capitale qu'on trouve toujours le plus grand nombre de cas, avec 615 nouveaux cas en moyenne par jour. En dehors de Bruxelles, ce sont dans les grandes villes wallonnes que l'on enregistre le plus grand nombre de cas, en l'occurence Liège, Charleroi et Namur."

Quelle est la situation dans les maisons de repos et de soins?
"Récemment, nous avons constaté une augmentation du nombre des cas dans ces institutions", commente Yves Van Laethem. "Cela a commencé par Bruxelles, ça s'est propagé à la Wallonie et commence à toucher maintenant la Flandre."
"Jusqu'à récemment, le taux était bas puisque nous avions moins de 3 infections par 1000 résidents par semaine. On voit dernièrement une augmentation nette, à Bruxelles et en Wallonie. Il faut savoir que ceci est lié essentiellement au fait qu'il y a des nouveaux cas dans un nombre limité de maisons de repos et de soins.Il ne s'agit donc pas d'une généralisation du problème sur de nombreuses maisons de repos ou de soins. En date du 6 octobre, on avait pour la Flandre le chiffre de 4 infections par résident par semaine; on avait 9 pour 1.000 en Wallonie et 12 pour 1.000 à Bruxelles."
L'expert précise encore: "Si on prend ces établissements comme entités, on en a 90% qui ne sont pas touchés en Flandre et en Wallonie. A Bruxelles par contre, seulement moins de 80% des maisons de repos s'en sortent sans aucune infection à l'intérieur." Yves Van Laethem relativise toutefois ces chiffres, car chaque maison de repos ne fait pas la même taille et ne pratique pas les tests de dépistage de la même façon.
Lors de la séance de questions-réponses, Yves Van Laethem a brièvement expliqué: "Plus des particules du virus sont émises, plus le risque de tomber malade augmente. Mais il n'existe toutefois encore aucune preuve affirmant que plus on ingurgite des particules du virus, plus on risque de développer des symptômes chroniques et graves de la maladie." L'expert recommande donc de toujours bien porter son masque.
Et quand on lui demande si une pré-quarantaine de 7 jours est intéressante pour pouvoir fêter Noël en toute sécurité, le porte-parole interfédéral se veut clair: "Non, ce n'est pas une bonne idée. Ok, c'est actuellement le cas lorsque vous revenez d'une zone rouge mais vous devez alors effectuer un frottis. Mais 7 jours de quarantaine sans frottis, cela n'a pas de sens. Par contre, si vous faites 14 jours, là ça devient intéressant car vous diminuez le risque d'être porteur du virus. Mais à nouveau, ce n'est pas non plus sûr à 100% puisque vous allez tout de même avoir des contacts avec votre famille, etc. Cette quarantaine de 14 jours diminue donc les risques mais ne les annule pas. Il faudra donc garder les règles de base de sécurité, surtout vis-à-vis des plus fragiles."