"Une réponse politique chaotique", "une deuxième vague catastrophique": les médias internationaux fustigent la gestion de l'épidémie en Belgique

Plusieurs médias internationaux, des États-Unis à la France, décrient la gestion de la crise sanitaire du Covid-19 en Belgique.

"Une réponse politique chaotique", "une deuxième vague catastrophique": les médias internationaux fustigent la gestion de l'épidémie en Belgique
©Belga

L'épidémie de coronavirus est repartie de plus belle en Belgique. En témoignent les chiffres dans le rouge depuis plusieurs semaines. La Belgique est désormais le pays européen qui détient le plus haut taux de contaminations au coronavirus par rapport à sa population, selon les indicateurs du Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC). Face à la situation, les gouvernements fédéral, wallon, bruxellois et flamand ont pris successivement des mesures strictes depuis le 23 octobre, et le fédéral menace de resserrer encore une fois la vis ce vendredi lors du nouveau Comité de concertation. Les médias internationaux se sont penchés sur la situation "dramatique" de la Belgique et sa gestion de la crise.

Le Time dépeint la Belgique comme "l'épicentre de la deuxième vague" de l'épidémie de Covid-19 en Europe. Le magazine américain pointe la réouverture des universités "comme moteur de transmission du virus" dans le pays, à travers les paroles de l'épidémiologiste Pierre Van Damme. Mais le média critique surtout le système de traçage "qui n'a pas été en mesure de suivre l’augmentation des nouvelles infections", notamment à Bruxelles. Même si la Belgique a pris de nouvelles mesures récemment, "il est peut-être trop tard pour éviter une deuxième vague catastrophique", ce que le professeur Martin McKee de la London School of Hygiene and Tropical Medicine décrit dans les lignes du Time comme une "indication d'échec de la politique". "C'est ce qui arrive lorsque les politiques n'écoutent pas les responsables de santé", assène l'hebdomadaire.

Pour le quotidien français Libération, "la Belgique ne contrôle plus ce qu'il se passe", reprenant les mots de Frank Vandenbroucke. Une situation face à laquelle le journal pointe une "réponse politique pour le moins chaotique" en raison du "mille-feuille institutionnel belge", faisant référence aux différentes mesures prises par les différents gouvernements fédéral, wallon et flamand.

Du côté du Figaro, "l'hospitalisation de Sophie Wilmès sonne comme un sévère rappel à l’ordre", alors que les experts poussent le gouvernement fédéral belge à prendre des mesures encore plus drastiques que celles qui ont été mises en place vendredi dernier.

Le quotidien Le Monde évoque pour sa part, la surcharge des hôpitaux belges, qui aurait pu être évitée avec des mesures politiques plus strictes. "De nombreux experts expliquaient que seules des mesures radicales permettraient d’éviter l’engorgement d’hôpitaux", écrit Le Monde. Le journal fait part des critiques adressées aux décisionnaires Belges quant à la gestion de la crise: "une réponse des autorités, jugée faible et inadéquate, face à une deuxième vague particulièrement violente de l’épidémie".

Le personnel de santé positif au Covid-19 invité à travailler

CNN insiste en particulier sur la province de Liège, qui compte le plus de personnes hospitalisées à l'échelle de la Belgique. Le média américain fustige surtout la situation dans les hôpitaux, qui se retrouvent surchargés et où les agents de santé ont été invités à continuer de travailler lorsqu'ils étaient positifs au coronavirus et asymptomatiques, afin de faire face à la pénurie de personnel et au manque de place en soins intensifs.

Même son de cloche chez leurs confrères britanniques et allemands de la BBC, du Mail online et de Die Welt. "Environ un quart du personnel médical serait malade du Covid-19. À présent, 10 hôpitaux ont demandé que le personnel qui a été testé positif mais ne présente pas de symptômes continue de travailler", s'indigne la BBC, à laquelle le Docteur Philippe Devos a déclaré "qu'ils n'avaient pas le choix s'ils voulaient empêcher le système hospitalier de s'effondrer en quelques jours", reconnaissant tout de même "un risque évident de transmettre le virus aux patients".

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