Six cents enfants cabossés par la vie attendent une famille d’accueil
Les services d’accompagnement lancent une campagne et un site internet pour trouver des candidats.
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Publié le 24-11-2020 à 06h44
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Plus de 600 enfants attendent une famille d’accueil qui pourrait leur ouvrir ses portes pour les accompagner un bout de chemin. "C’est clairement un problème récurrent", note Guy De Backer, directeur d’Alternatives familiales, un des 16 services d’accompagnement en accueil familial qui ont décidé d’unir leurs forces pour chercher de nouvelles familles prêtes à se lancer dans l’aventure de l’accueil. Ils lancent ensemble un site internet (familledaccueil.be) à destination du grand public.
Chaque semaine, les services reçoivent des appels des autorités mandantes (juges de la jeunesse, services de protection judiciaire ou conseillers de l’aide à la jeunesse) pour un ou plusieurs enfants qui ont besoin d’un cadre rassurant pour sortir d’une situation d’urgence ou grandir sereinement. Des gamins cabossés par la vie dont les parents ne peuvent provisoirement plus s’occuper pour de multiples raisons (incarcération, maladie, trouble mental, assuétude, grave dépression, négligence, délinquance…).
Solidarité citoyenne
Le dispositif de l’accueil familial est basé sur le principe de la solidarité citoyenne. Des familles bénévoles accueillent un de ces enfants dans leur foyer et l’aident à bien grandir. Être famille d’accueil, c’est accompagner un enfant en difficulté, participer à son éducation et lui offrir un cadre affectif qui tient compte de ses besoins et favorise son épanouissement.
C’est un dispositif qui donne des résultats positifs, comme le montre une étude de l’Université de Liège qui a recueilli en 2019 la parole de jeunes dix ans après leur placement. Ces jeunes adultes estiment pour la plupart que le placement en famille d’accueil a constitué une chance pour eux d’échapper à un milieu familial défaillant. Près de huit enfants sur dix ont gardé des liens avec leur famille d’accueil.
"Cela marche mais, malheureusement, trop peu de familles inscrivent l’accueil familial dans leur projet de vie", constate Guy De Backer. Pourquoi ? "Il y a des craintes qui sont liées à un manque d’informations. D’où notre démarche commune. Nous avons donc décidé d’aller vers les familles via un site internet sur lequel elles peuvent trouver de nombreuses informations, des témoignages et les coordonnées des services d’accompagnement en accueil familial dans leur région."
Trois types d’accueil
Il y a trois types d’accueil familial : d’urgence (entre 15 et 45 jours), de court terme (de 3 à 9 mois) et de long terme (pour une durée indéterminée évaluée chaque année).
Tous les types de familles sont les bienvenus, qu’on soit célibataire, parent solo, en couple hétérosexuel ou homosexuel, avec ou sans enfants, en famille recomposée… "Le plus important pour nous, c’est l’intérêt de l’enfant : il doit être mis en sécurité globale au sein d’une famille où il pourra se poser sereinement. Il s’agit de lui permettre de grandir dans un milieu adapté qui lui permet de créer des liens d’attachement fiables et stables pour la vie."