Durcissement, assouplissement ou statu quo: qu'attendre du Comité de concertation de ce vendredi?
Alexander De Croo convoque ce vendredi à Bruxelles un Comité de concertation. Assouplir ou durcir les mesures ? L’issue la plus probable est le statu quo. Les Belges seront toutefois invités à suivre scrupuleusement les règles en vigueur, sous peine de sanctions sévères.
/s3.amazonaws.com/arc-authors/ipmgroup/fbabed3e-34ab-4f0c-b8fa-e9f7ebe00ed8.png)
- Publié le 17-12-2020 à 21h30
- Mis à jour le 18-12-2020 à 09h10
:focal(1275x858:1285x848)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/ipmgroup/PJV6YDPGDJH7BBDWB4KWULLPO4.jpg)
Assouplir ou durcir ? Au final, probablement ni l’un ni l’autre. Le mot d’ordre du jour, et qui semble faire consensus dans les rangs politiques, est le suivant : il faut faire respecter par tous les Belges sans exception les règles sanitaires en vigueur dans notre pays. Si tout le monde s’y attelle et que la situation épidémiologique ne se détériore pas, il n’y a pas de raison objective d’ouvrir les vannes sociales à l’approche des fêtes de fin d’année ni, a contrario, de (re)fermer les commerces jugés non essentiels rouverts il y a tout juste 18 jours. En tout cas, pas maintenant. Transmis mercredi soir aux décideurs politiques, le rapport des experts du dénommé GEMS (qui a succédé au GEES) préconise de réévaluer la fermeture des commerces "si les chiffres de l’épidémie continuent d’augmenter". Comprenez : aucune décision en la matière ne devrait être prise ce vendredi. Le statu quo est l’issue la plus probable du Comité de concertation, qui se tient à 14 heures au Palais d’Egmont à Bruxelles.
Le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (SP.A), l’a répété une nouvelle fois ce jeudi à la Chambre : "Comme à chaque fois, nous nous baserons sur les chiffres pour prendre nos décisions. Des chiffres qui ont diminué depuis la fin octobre mais qui restent toujours trop élevés […]." Initialement, ce Comité de concertation était dédié à tout autre chose qu’à la crise sanitaire. Pour la majorité des politiques, la dernière réunion en date, soit celle du 27 novembre, avait en effet scellé le sort des Belges jusqu’à la mi-janvier 2021 : un confinement prolongé avec, malgré tout, quelques mesures d’assouplissement telles que la réouverture des commerces jugés non essentiels et celle des musées et des piscines.
Il y a dix jours, à la demande insistante des ministres-présidents wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Elio Di Rupo (PS) et Pierre-Yves Jeholet (MR), il avait finalement été convenu que la situation épidémiologique dans notre pays serait réexaminée à cette occasion. Ce sera donc le cas ce vendredi.
Contrôles, quarantaines et télétravail
Le tandem De Croo/Vandenbroucke planchera également sur les conséquences collatérales que génèrent les confinements décrétés dans les pays voisins, Allemagne et Pays-Bas en tête. "C’est une grande préoccupation. Soyez solidaires en restant chez vous. Ne passez pas la frontière. Le shopping de détente n’est pas permis en Belgique", a martelé jeudi Frank Vandenbroucke. La question des contrôles aux frontières devrait faire l’objet d’arbitrages. Les experts préconisent par ailleurs que la quarantaine obligatoire soit imposée. Celle-ci n’est pas assez respectée. Depuis plusieurs semaines, le télétravail - lui aussi obligatoire - est de moins en moins suivi par la population belge. "J e constate une fatigue sur le respect des règles liées au télétravail. Nous avons envoyé des signaux clairs aux représentants des secteurs. Nos administrations montrent l’exemple", a-t-il commenté.
Une grande part de la communication gouvernementale devrait porter sur l’impérative nécessité de respecter scrupuleusement les mesures sanitaires existantes, sous peine de sanctions. " Il ne faut plus de clémence pour la petite minorité qui enfreint les règles et ne connaît pas la solidarité. Les amendes ont augmenté de manière substantielle. Nous sommes tous avertis", a terminé jeudi M. Vandenbroucke, répondant aux questions des parlementaires en lieu et place du Premier ministre. Alexander De Croo a en effet été contraint jeudi matin de s’isoler et de se faire tester, après que le président français Emmanuel Macron a été testé positif au Covid-19. Les deux hommes se sont rencontrés jeudi dernier à l’occasion du sommet européen.
Jeudi, en fin de journée, le Premier ministre a obtenu un résultat PRC négatif au coronavirus. Il sera donc présent physiquement à la réunion du jour.