Les appels se multiplient pour décourager Allemands et Néerlandais de venir en Belgique : "C’est le seul moyen de vaincre le virus"
Avec les contaminations qui repartent en hausse en Belgique et les pays voisins qui reconfinent, se pose la question de la fermeture des frontières.
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- Publié le 17-12-2020 à 20h39
- Mis à jour le 17-12-2020 à 20h40
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Jeudi, le Premier ministre Alexander De Croo, son homologue néerlandais Mark Rutte et le ministre-Président du land allemand de Rhénanie du Nord Westphalie, Armin Laschet, ont appelé leurs citoyens respectifs à traverser le moins possible les frontières dans les semaines à venir. "C’est le seul moyen de vaincre le virus", affirme M. De Croo dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. Les trois responsables politiques soulignent que leurs citoyens aiment se rendre visite régulièrement. Mais "en ces temps difficiles, nous devons faire preuve de solidarité. Cela signifie pour le moment rester dans notre propre pays, suivre les règles et traverser la frontière uniquement pour les déplacements essentiels. Pas pour le plaisir, pas pour faire du shopping avec des amis ou en famille. Au mieux nous suivons les règles, plus vite nous nous reverrons", ont-ils déclaré.

Bien que le nombre d’infections au Covid-19 soit à nouveau en hausse, les frontières entre la Belgique, les Pays-Bas et l’Allemagne ne sont pas fermées. La fermeture des frontières ne peut se faire qu’en concertation avec les pays voisins conformément à la libre circulation des personnes et des marchandises. La Belgique prépare une campagne de distribution de flyers dans les zones frontalières. L’objectif est de dissuader les citoyens d’effectuer des déplacements non essentiels. À partir du 18 décembre, la police belge vérifiera de manière plus approfondie le respect de l’obligation de remplir le formulaire "Passenger Locator Form" qui est obligatoire au retour d’un séjour de plus de 48 heures à l’étranger.
Inquiétude en Campine
C’est en province d’Anvers que le nombre de contaminations a augmenté le plus. Une hausse de 15 %, deux pourcents de plus que la moyenne flamande. Le nombre d’admissions à l’hôpital y a progressé de 17 %. "Ces chiffres sont inquiétants, c’est bien la preuve que le virus refait son apparition en Campine", souligne Geert Molenberghs, professeur en biostatistique à l’université d’Anvers. Les bourgmestres des communes frontalières en Campine (Essen, Merksplas, Wuustwezel…) s’inquiètent dès lors de voir débarquer en rangs serrés leurs voisins d’outre-Moerdijk écumant les boutiques dans la région. De nombreux Hollandais habitant la province Noord-Brabant adorent faire leurs emplettes en Flandre. À l’inverse, de nombreux Flamands passent la frontière néerlandaise pour faire leurs achats de Noël. L’effet saisonnier donc ne se dément pas. Les déplacements d’un pays à l’autre sont fréquents mais surtout fort risqués : les experts le répètent à l’envi, le virus circule à toute allure et n’épargne personne dans cette région frontalière.