"Les attaques contre l’appli Coronalert sont regrettables"
Pour Axel Legay (UCL), il ne faut pas saper la confiance dans le dispositif.
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Publié le 26-12-2020 à 09h37 - Mis à jour le 26-12-2020 à 15h20
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"Un flop". L’attaque de la N-VA contre l’application de tracking Coronalert mise en place par le gouvernement en octobre n’a pas plu à Axel Legay, professeur à l’UCLouvain, et l’un des concepteurs de ladite application.
"Il est impossible d’évaluer l’application seule, car les chiffres sont forcément imprécis en raison de l’anonymisation des données. Seul le nombre de téléchargements peut être suivi de près", explique-t-il. Les données avancées par le député N-VA Michael Freilich seraient donc biaisées.
C’est aussi en substance ce que disait Mathieu Michel (MR), secrétaire d’État à la digitalisation, en réponse au nationaliste flamand. "Je ne dis pas que tout est parfait, mais nous sommes face à un processus itératif, de sorte que des améliorations ont été continuellement apportées au dispositif", poursuit le professeur. Lequel donne un exemple : "Imaginons deux personnes dans une file dans un magasin. La personne devant est porteuse du virus mais elle ne sait pas encore qu’elle est malade car aucun diagnostic n’a été établi, l’application ne le saura qu’une fois le test effectué et encodé. La personne qui est derrière pourrait donc être contaminée, mais si elle n’a pas l’application, elle ne pourrait pas le savoir et donc ensuite facilement en contaminer d’autres, surtout si elle est asymptomatique. Si elle a l’application, elle serait donc prévenue qu’elle a été en contact avec une personne malade, et pourrait ainsi se faire tester, évitant de la sorte la propagation du virus." Pour Axel Legay, cette interprétation biaisée de la situation est regrettable. Cela pourrait mettre à mal le dispositif et donc saper l’adhésion nécessaire à l’application. "C’est comme pour le vaccin. Soit on se fait vacciner, soit on accepte de vivre comme on vit aujourd’hui, sauf que nos finances publiques ne pourraient pas le permettre. Il n’y a donc pas d’alternative", conclut-il.F.M.