Où les vaccins seront-ils administrés en Belgique ? Et par qui ?
Administrer un vaccin à des millions de personnes constitue un défi logistique inédit, en Belgique comme ailleurs. Alors que la campagne de vaccination débute dans les maisons de repos, se posent des questions pratiques pour la suite des opérations.
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- Publié le 06-01-2021 à 20h43
- Mis à jour le 06-01-2021 à 20h44
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Dans quels lieux les vaccinations se feront-elles ?
Un grand principe a été retenu, celui d’utiliser au maximum des infrastructures existantes, afin d’assurer une mise en œuvre plus efficace et plus rapide.
La phase 1A de la campagne prévoit de vacciner les résidents et le personnel des maisons de repos, suivis, probablement à partir de mi-février, des professionnels de la santé. Pour les maisons de repos et les hôpitaux, cela se fera sur place. Idem pour le personnel des centres pour personnes handicapées, par exemple. Pour les soignants de première ligne (médecins généralistes, infirmiers à domicile…), c’est déjà moins clair. Cela se fera sans doute en partie à l’hôpital mais aussi, pour ceux qui vivent dans des zones reculées, dans des centres délocalisés.
Dans la phase 1B, la vaccination sera élargie aux personnes de plus de 65 ans, aux patients à risque de plus de 45 ans ainsi qu’aux personnes qui occupent des fonctions sociales et économiques essentielles (encore à déterminer). Là, on fera appel aux centres de tri existants ainsi qu’à des centres de vaccination à large échelle.
D’une part, les centres de testing disposent des infrastructures nécessaires et les prestataires de soins qui les gèrent sont compétents pour administrer des vaccins, souligne la task force vaccination dans son avis de décembre. Le système de rendez-vous existant pour les tests peut être utilisé pour planifier la vaccination.
D’autre part, de grands centres de vaccination seront installés à certains endroits stratégiques. Pour la région bruxelloise, un grand centre sera ainsi installé à Brussels Expo, sur le site du Heysel. Un deuxième prendra place dans le centre de Bruxelles. Et plusieurs autres de taille plus modeste seront disséminés sur le territoire, annonce le ministre régional Alain Maron (Écolo). En Wallonie, des réunions sont en cours pour fixer les lieux qui seront retenus. On s’oriente également vers une formule mixte, explique le cabinet de la ministre Christie Morreale (PS), avec de grands centres, pas nécessairement dans les grandes villes, mais dans des lieux faciles d’accès, ainsi que des centres de proximité. "Il faudra également des équipes mobiles pour toucher les pe rsonnes qui ont des difficultés à se déplacer" , souligne-t-on.
À partir de la phase 1B (dans le courant du printemps), les stocks devraient être suffisants pour commencer la vaccination en ambulatoire, confirme la task force dans son avis. Et la conservation des vaccins disponibles ne requerra plus nécessairement des températures aussi basses. Tout cela conférera une grande responsabilité à la première ligne et à l’administration locales.
Enfin, dans la phase 2 (groupes à faible risque), de grandes quantités de vaccins seront disponibles et pourront être conservées au réfrigérateur, prévoit la task force. Les doses uniques commenceront à être commercialisées, en plus des conditionnements multidoses. Conséquence : les canaux réguliers via la première ligne (généralistes…) et les autres centres de vaccination existants commenceront à administrer les vaccins. En outre, il n’est pas exclu que des entreprises ou des écoles puissent accueillir des vaccinations.
Qui va administrer les vaccins ?
Actuellement, seuls les infirmiers et les médecins sont autorisés à le faire. Mais le gouvernement fédéral a prévu que les infirmiers puissent, en cas de besoin, déléguer cette tâche, par exemple à des étudiants en infirmerie ou en médecine. La Croix-Rouge, déjà impliquée dans le testing, pourra également jouer un rôle, de même que la médecine du travail ou les centres psycho-médico-sociaux (PMS) des écoles. Beaucoup d’options sont sur la table. Face à l’ampleur de la tâche, toutes les forces vives seront les bienvenues.