La cadence de la vaccination au menu des discussions politiques

Point de rupture, de la continuité seulement. C’est, en bref, l’idée maîtresse qui ressort lorsqu’il s’agit d’évoquer le contenu du tout premier Comité de concertation de l’année 2021. Il aura lieu ce vendredi à 14 heures en vidéoconférence. On le rappelle, cette instance réunit le Premier ministre, les ministres-Présidents des Régions et des Communautés et certains ministres fédéraux et fédérés le cas échéant. Sauf énorme surprise, aucune mesure d’assouplissement ne sera prise lors de cette réunion. Le Premier ministre, Alexander De Croo (Open VLD), et le ministre fédéral de la Santé publique, Frank Vandenbroucke (SP.A), l’ont en effet déjà laissé entendre en début de semaine. "Nous aimerions fournir des perspectives à la population belge, mais donner de faux espoirs serait encore pire", a déclaré M. De Croo dans la presse flamande. Certes, le nombre de contaminations au coronavirus et celui des admissions à l’hôpital continuent de diminuer, "mais il reste des points d’attention", a-t-il souligné.

Ainsi, la réunion de vendredi portera non seulement sur l’analyse des chiffres de l’épidémie, mais également sur la cadence de la vaccination dans notre pays. Cette dernière est dépendante du rythme de production et de la mise à disposition des vaccins. Mercredi, le vaccin Moderna a été autorisé par l’Agence européenne des médicaments (lire ci-contre). Tout l’enjeu, crucial, du moment est de donner un coup d’accélérateur à la stratégie belge de vaccination, à la traîne ces dernières semaines. Selon Yvon Englert (ULB), porte-parole de la task force sur la vaccination, l’ensemble de la population belge pourrait être immunisé d’ici la fin de l’année. "Il y a eu plusieurs revirements dans le calendrier de livraison de Pfizer. Il semble désormais que nous ayons un calendrier plus clair", a-t-il déclaré mercredi matin sur LN24.

Quid de l’impact des retours de zone rouge ?

Contacté, l’ancien recteur de l’ULB détaille l’échéancier à venir en matière de vaccination : "Dans un bon mois, toutes les maisons de repos seront vaccinées. On pourra ensuite lancer la vaccination dans les hôpitaux, soit un mois plus tôt que prévu. Nous devrions avoir fini avec les groupes les plus vulnérables avant l’été pour espérer clôturer le tout avant l’automne 2021." Mercredi, la conférence interministérielle (Cim) Santé a pris acte du calendrier de livraison communiqué mardi par Pfizer et a confirmé l’accélération de la vaccination pour "la première phase 1A". Cela signifie que les résidents et une partie des membres du personnel des maisons de repos qui le souhaitent auront reçu leur première vaccination avant la fin du mois de janvier. La stratégie de vaccination et la hiérarchisation des groupes cibles restent, elles, inchangées. Enfin, la gestion des formes mutantes du virus, la variante britannique en tête, sera aussi largement débattue vendredi. Il faudra par contre patienter encore huit jours pour pouvoir évaluer l’impact des retours de zone rouge sur la courbe des contaminations.