Pourquoi la voiture du Roi s'est retrouvée face à des manifestants en colère
Le véhicule du roi Philippe a traversé la place Liedts vers 17h40, où avaient lieu des débordements ce mercredi à Bruxelles, et s’est retrouvé quelques instants dans la trajectoire de projectiles lancés par les manifestants en direction de la police.
Publié le 14-01-2021 à 20h25 - Mis à jour le 15-01-2021 à 09h06
Des incidents ont émaillé la manifestation qui se voulait pourtant pacifique, mercredi, suite au décès le 9 janvier, à Bruxelles, d’Ibrahima (23 ans), peu de temps après une interpellation policière. La police a procédé à 112 arrestations administratives et 4 arrestations judiciaires. De nombreuses dégradations de mobilier urbain ont été constatées. Un incendie, rapidement maîtrisé par les pompiers, s’était aussi déclaré dans un commissariat.
Le véhicule du roi Philippe a traversé la place Liedts vers 17h40, où avaient lieu des débordements, et s’est retrouvé quelques instants dans la trajectoire de projectiles lancés par les manifestants en direction de la police.
Manifestation à Schaerbeek pour Ibrahima
Changement d’itinéraire
Interrogée sur le choix de l’itinéraire, la police fédérale, en charge de la sécurité du chef de l’État, a d’abord souligné “qu’à aucun moment, le Roi ou son escorte ne se sont approchés des manifestants, leur sécurité n’a d’ailleurs jamais été compromise”.
La porte-parole de la police fédérale, Sarah Frederickx, explique également que, “compte tenu des incidents survenus autour de la gare du Nord, le convoi de protection du Roi avait décidé avant de partir, sur la base des informations dont il disposait à ce moment-là, de prendre un autre itinéraire pour le voyage prévu avec le chef de l’État”. Le Souverain devait effectuer le trajet entre le Palais de Bruxelles et le château de Laeken.
Selon nos informations, une reconnaissance du parcours aurait été effectuée par la sécurité du Roi environ un quart d’heure avant le passage de son véhicule. Les débordements se seraient donc déplacés vers la place Liedts durant cet intervalle de temps.
“Dans les environs de la place Liedts, le convoi a constaté un retard dans la circulation et quelques trams stationnaires ont entravé son passage, poursuit la porte-parole de la police fédérale. Dès l’arrivée de l’escorte royale, les policiers présents ont immédiatement pris des mesures pour dégager la place où s’étaient rassemblés quelques instants auparavant un certain nombre de manifestants.” Ils ont également formé un cordon de sécurité autour du convoi. “Peu de temps après, le convoi a pu poursuivre son voyage et atteindre sa destination par un itinéraire alternatif.”
“Les leçons ont été retenues”
À la demande du commissaire général, Marc De Mesmaeker, un débriefing opérationnel approfondi a eu lieu jeudi “en vue de toute initiative d’amélioration éventuelle”.
La ministre de l’Intérieur, Annelies Verlinden (CD&V) a été interpellée au sujet de ces incidents, jeudi, à la Chambre. Aucune question sur le convoi royal. Les députés voulaient surtout en savoir davantage sur l’enquête concernant la mort d’Ibrahima. Selon la ministre, l’enquête suit son cours. “Il y a eu une action immédiate du parquet et du comité P, les leçons du passé ont été retenues”, a souligné Mme Verlinden, faisant référence, de façon implicite, à l’affaire Jozef Chovanec, mort en février 2018 après une interpellation policière.