Avec une vaccination ralentie par les ajustements de Pfizer, les hôpitaux s'adaptent
Coup de frein en vue dans le calendrier de vaccination belge.
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- Publié le 20-01-2021 à 19h35
- Mis à jour le 20-01-2021 à 19h38
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Mardi soir, l’Agence fédérale des médicaments et des produits de santé (AFMPS) a annoncé un nouveau retard dans les livraisons des doses de vaccins. L’entreprise américaine avait déjà reconnu vendredi dernier qu’elle ne serait pas en mesure d’honorer la totalité de sa commande durant quelque temps à cause d’un aménagement de ses lignes de production - ce qui explique pourquoi 86 500 doses seulement avaient été livrées cette semaine, soit 7 000 de moins que prévu. Le géant pharmaceutique avait cependant assuré qu’il reviendrait à son calendrier initial de livraison pour l’ensemble de l’Europe à partir du 25 janvier.
Sauf que la Belgique, elle, devra compter sur un nouveau retard. En cause ici, un problème de contrat, selon la task force vaccination, interrogée par Le Soir. Les responsables de la vaccination avaient en effet trouvé un moyen d’augmenter les doses disponibles de vaccins en prélevant six doses dans chaque tube livré par la firme, et non cinq comme prévu. Ce que l’entreprise n’a pas vu d’un bon œil. En rétorsion, elle a revu à la baisse ses livraisons de vaccins, sans que l’on connaisse la hauteur de ce réajustement.
Priorité aux maisons de repos
Sur le terrain, l’heure est à l’adaptation, alors que l’on devait entamer l’administration de la seconde dose dans les maisons de repos et débuter la vaccination dans les hôpitaux.
Mardi soir, plusieurs hôpitaux flamands annonçaient le report des injections pour leur personnel, avant de se raviser. Le ministre flamand de la Santé, Wouter Beke (CD&V), indiquait que le personnel des hôpitaux où sont stockées les doses (13 établissements) devrait recevoir le vaccin. Il n’y aura pas de changement pour les maisons de repos et de soins.
Idem en Wallonie et à Bruxelles, où l’on se voulait plutôt confiant sur le court terme. Dans les hôpitaux, en revanche, la vaccination tournera au ralenti la semaine prochaine en Wallonie, et sera suspendue à Bruxelles, le temps d’obtenir des clarifications sur l’approvisionnement de Pfizer.
La pression monte sur Pfizer
Les ajustements de l’entreprise n’ont pas manqué de susciter l’agacement des pouvoirs politiques, chez nous comme à l’étranger. "On fait preuve de beaucoup d’adaptabilité et de souplesse, mais à un moment donné chacun doit prendre ses responsabilités et Pfizer doit prendre les siennes aussi", déclarait la ministre wallonne de la Santé, Christie Morreale (PS).
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a réagi au Parlement européen. "Il est crucial que le duo BioNTech-Pfizer livre la quantité de doses de leur vaccin contre la Covid-19 qui a été convenue par contrat", a-t-elle indiqué mercredi. L’Italie, de son côté, évoque même une action en justice, après avoir connu une baisse de 29 % des livraisons de vaccins.