Une vingtaine d"extrémistes de droite potentiellement violents en Belgique: "Des chiffres en augmentation constante"
Selon le ministre de la Justice, " l ’influence des thèses des suprémacistes blancs, des groupes complotistes comme le mouvement “Qanon”, est constatée en Belgique où elles alimentent notre scène extrémiste de droite.”
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- Publié le 21-01-2021 à 07h12
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La prise d'assaut violente du Capitole à Washington a marqué l'opinion publique aux USA comme en Belgique. Suite à ces événements, le député Simon Moutquin (Ecolo) a interpellé le ministre de la Justice pour savoir si des mesures supplémentaires avaient été prises pour surveiller et lutter contre des groupuscules d’extrême-droite en Belgique.
"En janvier 2021, la base de données commune contient 28 individus extrémistes de droite considérés comme des propagandistes de haine et 21 individus extrémistes de droite considérés comme des extrémistes potentiellement violents", a répondu Vincent Van Quickenborne (Open Vld), ministre de la Justice. “Ces chiffres sont en augmentation constante (...) Les services de renseignement et de sécurité belges n’ont heureusement pas attendu les événements du 6 janvier à Washington pour surveiller et lutter contre les individus et les groupes extrémistes de droite dans notre pays. L’activisme de ces individus et groupes est en effet en augmentation depuis quelques années”, précise le ministre.
Le plan radicalisme constitue la base dans cette approche, permettant une approche coordonnée entre services judiciaires. “Les services collaborent, échangent des informations, établissent les priorités, font de la détection précoce et s’accordent sur la bonne approche au sein des local task forces LTF, des CSIL et du groupe de travail extrémisme de droite, présidé par l’OCAM”, précise le ministre de la Justice. “L’outil qui rend possible cette collaboration est la BDC, la Base de Données Commune, la soi-disant liste des terroristes et extrémistes.”
Pour le ministre Open Vld, la situation des Etats-Unis est très spécifique et caractérisée par une grande polarisation de la société. “Cette polarisation s’est accrue depuis l’élection de Donald Trump à la Présidence. Cela a culminé avec les violences inacceptables du 6 janvier”, souligne Vincent Van Quickenborne. Il estime que les idées extrémistes véhiculées aux Etats Unis circulent plus facilement grâce aux réseaux sociaux. “L’influence des thèses des suprémacistes blancs, des groupes complotistes comme le mouvement “Qanon”, est constatée en Belgique où elles alimentent notre scène extrémiste de droite.”
Il note encore que l’actualité américaine, avec le discours populiste et anti-élites de Donald Trump puis sa dénonciation sans précédent historique du résultat de l’élection présidentielle “sont abondamment commentées par les extrémistes de droite belges dont beaucoup prennent fait et cause pour le Président américain sortant.”
"Des menaces contre les experts virologues qui conseillent le gouvernement"
“Cependant, la situation n’est – en tous points – pas comparable avec celle qui prévaut aux États-Unis”, conclut-il. “En Belgique comme dans toutes les démocraties libérales occidentales, certains groupes perçoivent un écart entre citoyens, d’une part, élus et institutions d’autre part. Les extrémistes de droite se sont glissés dans cette faille qu’ils exploitent du mieux qu’ils peuvent. Un certain nombre de menaces proférées contre des responsables politiques les dernières années ont été le fait d’individus appartenant à la sphère extrémiste de droite. Les motivations de ces menaces sont souvent liées à une politique migratoire jugée trop laxiste. La crise sanitaire due à la COVID 19 et les mesures adoptées pour la juguler ont vu quant à elles des menaces contre les experts virologues qui conseillent le gouvernement. Les services belges suivent bien sûr la situation avec une attention particulière.”