Herman Goossens, l'homme qui murmure à l'oreille de Frank Vandenbroucke
Dès le 19 janvier 2020, le professeur Herman Goossens avait pressenti qu’un véritable tsunami allait s’abattre sur l’Europe.
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Publié le 28-01-2021 à 08h01 - Mis à jour le 29-01-2021 à 15h30
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Âgé de 63 ans, le professeur Herman Goossens est le sherpa qui œuvre dans l’ombre du ministre fédéral de la Santé, Frank Vandenbroucke (SP.A). L’Anversois, membre éminent de la task force Covid où il a souvent le dernier mot, a l’oreille du ministre socialiste. C’est dire l’influence qu’a ce microbiologiste sur l’actuel ministre de la Santé et au sein de ce que d’aucuns appellent ironiquement le "gouvernement Vandenbroucke". Une amitié indéfectible soude les deux hommes. Elle remonte aux années 2000.
À l’occasion d’une rare interview accordée à la Gazet van Antwerpen, l’Anversois raconte qu’en 2001, il s’est rendu à une conférence de presse avec l’actuel ministre fédéral de la Santé qui lui demande, peu avant le début de la rencontre avec la presse, de lui expliquer le mécanisme de la résistance du corps humain aux antibiotiques. En pleine conférence de presse, un journaliste lui pose une question sur le sujet. La réponse de Frank Vandenbroucke fut parfaite. Herman Goossens lui aurait répondu en rigolant : "Et dire que moi, j’ai dû étudier pendant vingt ans pour savoir cela."
Respecté par les uns, redouté par d’autres et surtout très sollicité par les médias - il reconnaît ne répondre que rarement aux nombreuses sollicitations des journalistes - l’expert qui doit remettre ce jeudi au gouvernement un rapport sur le Covid-19 ne fait pas dans la dentelle. Certains lui reprochent son côté alarmiste, voire angoissant. L’homme aux positions souvent radicales a néanmoins fait ses preuves aux quatre coins du globe. Son compte Twitter mentionne qu’il coordonne plusieurs projets européens. Son carnet d’adresses est très étoffé, ses analyses lucides et fines lui valent l’honneur d’avoir été nommé pour le prix scientifique "L’Étoile de l’Europe" pour son rôle de coordinateur dans les deux projets européens anti-Covid. On dit que le professeur savait bien avant les autres qu’un tsunami allait s’abattre sur notre continent.
Le 19 janvier 2020, un confrère chinois lui aurait fait part d’un scoop planétaire : 150 nouveaux cas de contaminations à Wuhan, le début de la catastrophe mondiale causant tant de morts… Le jour même, il affirme avoir immédiatement tiré la sonnette d’alarme en Europe et dans notre pays.