Vaccins : quel impact aura le retard de livraison d'AstraZeneca ?
Quel sera l'impact de la diminution de la livraison des doses de vaccin d'AstraZeneca sur l'avancement de la vaccination ? Le point avec Sabine Stordeur, responsable de la Task Force vaccination.
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- Publié le 23-02-2021 à 19h12
- Mis à jour le 24-02-2021 à 13h10
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Le ministre flamand du Bien-être, Wouter Beke, l'annonçait cet après-midi au Parlement Flamand : la firme pharmaceutique AstraZeneca ne livrera cette semaine que 88.800 doses de vaccin à la Belgique, plutôt que les 114.716 attendues. Selon lui, il s'agit là d'un "problème gigantesque" pour "préparer opérationnellement" les centres de vaccination, mais aussi pour les hôpitaux et les centres pour personnes handicapées.
Des propos qu'a tenu à tempérer Sabine Stordeur, responsable de la Task Force vaccination. "Cela dépend quelle perspective il utilise pour parler de problème gigantesque" , affirme-t-elle, assurant que l'information avait été communiquée aux régions et aux communautés pour qu'elles en tiennent compte dans leur planification. "Evidemment, c'est désagréable, je ne vais pas dire le contraire non plus. On s’attendait à en recevoir au moins le double. Pour la semaine prochaine, on pourra vacciner potentiellement moitié moins de personnes avec le vaccin AstraZeneca".
Un problème qui reste donc limité, puisque la majorité des vaccinations prévues ne seront pas impactées par ces retards. "On a toujours les doses qui, elles, avaient été confirmées", rappelle Sabine Stordeur. En effet, les livraisons de Pfizer, qui représentent près de 75% des livraisons totales de vaccin attendues en Belgique, n'ont pas été retardées.
Pas d'accélération
L'annonce d'AstraZeneca va malgré tout bouleverser les choses. "On ne peut pas songer à une accélération importante de la campagne de vaccination. Depuis le début, on avance au rythme des vaccins, qui sont livrés de manière hebdomadaire", explique la responsable de la Task Force vaccination.
"Chaque semaine nous sommes dépendant des nouvelles qui nous parviennent au niveau de la livraison". "C’est peut-être pour ça que l'on nous reproche d’avoir une attitude prudente ou d’avancer lentement", concède Sabine Tordeur, qui voit plutôt cela comme une force qui permet de ne pas devoir réenvisager la planification d'un mois complet, mais "seulement d'une semaine à la fois".
Et un planning à adapter...
Alors, à quels changement faut-il s'attendre ? Autorisé depuis fin janvier par l'Agence européenne des médicaments (EMA), le vaccin AstraZeneca est administré dans notre pays aux personnes de moins de 55 ans. La Belgique se trouve toujours dans la phase 1A de la stratégie de vaccination. Ce vaccin peut donc pour l'instant uniquement être administré aux professionnels de santé des hôpitaux ainsi qu'au personnel de première ligne, âgés de 18 à 55 ans.
Les responsables régionaux, compétents en matière de vaccination, devront donc revoir leur copie. "Ils vont devoir adapter le planning, en tout cas de la semaine prochaine, en utilisant ce vaccin-là, et séquencer le nombre d’invitations à envoyer en tenant compte de cette livraison qui est effectivement réduite par rapport aux perspectives initiales”, explique Sabine Stordeur.
Va-t-on pour autant manquer de vaccins dans les centres ? Pas vraiment. En effet, les centres de vaccination ne sont pas encore tous opérationnels et ouvrent au compte-goutte. "Ils s’ouvrent progressivement avec les vaccins qui leurs sont livrés et ils ajustent leurs invitations en fonction des livraisons, rappelle-t-elle. Donc on ne peut pas dire qu’ils manquent de vaccins, puisque c’est en fonction des vaccins livrés qu’ils peuvent envoyer leurs invitations.”