Vacciner les 16-17 ans, "un moyen d’élargir toujours plus la couverture vaccinale"
L'objectif des 70 % de la population adulte vaccinée pourrait être atteint en juillet. Pour y arriver, la vaccination pourrait s’ouvrir aux plus jeunes.
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Publié le 03-05-2021 à 20h48 - Mis à jour le 04-05-2021 à 09h19
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C’est indéniablement une bonne nouvelle sur le front de la lutte contre le coronavirus en Belgique. La campagne de vaccination bat son plein et devrait encore gagner en vitesse dans les semaines à venir.
Et pour cause. Si l’on en croit le plan "Ready for May" concocté par la task force vaccination, l’objectif pour le mois qui démarre est de passer d’environ 400 000 injections hebdomadaires à près de 700 000. Et le rythme devrait continuer à croître pour dépasser, en juin, le million de doses administrées par semaine.
On le comprend, l’heure est à la confiance. Selon les derniers calculs, le seuil de 70 % de la population adulte ayant reçu sa première dose devrait être atteint dans le courant du mois de juillet. On pourrait atteindre les 80 % avant la fin des vacances estivales. Cette accélération de la campagne va nécessiter quelques aménagements dans les centres de vaccination. Il s’agit notamment d’ajouter de nouvelles lignes dans les centres, ou encore pour optimiser le temps de passage (en privilégiant un t-shirt plutôt qu’une chemise - chaque seconde sera comptée).
Les précisions de la task force tiennent compte des paramètres actuels, notamment en ce qui concerne les catégories d’âge reprises dans la campagne. Et sur ce point, il pourrait y avoir du changement.
Ouvrir aux plus jeunes ?
Le vaccinologue de l’Université d’Anvers Pierre Van Damme, membre de la task force, indiquait lundi dans les colonnes du journal flamand De Morgen que le groupe de travail étudiait actuellement la possibilité d’ouvrir la vaccination aux 16-17 ans. Cela permettrait, selon lui, de toucher toujours plus de candidats et d’ainsi atteindre plus rapidement le seuil des 70 %. "Cela demeure au stade de l’étude. Mais clairement, élargir la vaccination aux plus jeunes peut être un moyen d’élargir toujours plus la couverture vaccinale sur le territoire et d’ainsi contribuer à alléger la pression sur le secteur hospitalier", confirme la task force. Le virologue anversois indiquait que les plus jeunes pourraient accéder (en cas de feu vert politique) aux doses de Pfizer dès le mois de juillet. "C’est tout à fait envisageable de les intégrer en même temps que les groupes les plus jeunes", abonde le porte-parole interfédéral Yves Van Laethem. "Ce n’était pas prévu au départ car il n’y avait que peu de doses de vaccins mais aujourd’hui, la situation a changé. Mais comme il s’agit de mineurs, il faudra toutefois l’avis des parents", souligne-t-il. Le vaccin Pfizer - le plus diffusé en Belgique - avait, en outre, déjà reçu l’aval de l’Agence européenne du médicament concernant cette tranche d’âge.
Provoquer un effet boule de neige
Avec l’avancée dans les catégories d’âge plus basses, l’hésitation vaccinale va constituer un risque croissant dans la couverture vaccinale du territoire et pourrait même devenir un frein pour atteindre les seuils visés.
Actuellement, les projections de la task force précitées tiennent compte de trois paramètres relativement variables : les livraisons, les règles en vigueur pour l’administration, et le taux d’hésitation vaccinale. "Plus nous avançons dans la campagne de vaccination, plus le risque lié aux deux premiers paramètres diminue, expose Christopher Barzal, porte-parole de la task-force. Les promesses de livraisons deviennent de plus en plus fiables. La régulation devrait être moins fluctuante au fur et à mesure que les connaissances sur le virus progressent. Cela concerne par exemple le délai à prescrire entre les injections, ou encore les catégories d’âge pour les injections. À l’inverse, plus on élargit le groupe cible, plus les freins à la vaccination seront présents." Et, à ce titre, vacciner les plus jeunes pourrait contribuer à une sorte d’effet boule de neige, et convaincre toujours plus de Belges", assure la task-force.