Des militaires apportent leur soutien à Jürgen Conings : "Ces gens-là n'ont rien à faire dans l'armée !"
Alain Grignard, ancien commissaire de la police fédérale, se dit inquiet de voir des militaires apporter leur soutien à Jürgen Conings.
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Publié le 23-05-2021 à 13h30 - Mis à jour le 25-05-2021 à 10h39
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Cela fait désormais plus de cinq jours que le militaire Jürgen Conings est introuvable. Devenu l'homme le plus recherché de Belgique, le sympathisant d'extrême droite est considéré comme "dangereux" par les autorités et est désormais recherché à l'internationale. En plus d'avoir menacé le virologue Marc Van Ranst, le militaire aurait confié à un ami, peu avant sa disparition, vouloir cibler une mosquée dans le Limbourg.
Pour Alain Grignard, ancien commissaire de la police fédérale, la surmédiatisation inévitable de cette affaire est toxique . " Quelque part, on en fait un héros pour une certaine frange de la population qui risque de créer des émules ", estime-t-il avant de nous faire part de son inquiétude quant aux soutiens dont bénéficie le fugitif.
Des militaires soutiennent Jürgen
Sur Facebook, la page du militaire déborde en effet de messages de soutien. Des groupes de soutien lui sont aussi dédiés, comme par exemple la page " Als 1 achter Jürgen" (“Unis derrière Jürgen”) qui rassemble ce dimanche plus de 36 000 personnes, parmi lesquelles on rencontre même des militaires. " Les camarades de bataille ne s'abandonnent jamais ", peut-on par exemple lire dans un message posté par un homme qui semble être un ancien militaire. "Je ne peux pas imaginer, quand on est militaire, que l'on puisse soutenir quelqu'un qui porte la violence sur des civils, que ce soit des virologues, des politologues ou des musulmans dans des mosquées", explique Alain Grignard.
"C'est hallucinant pour moi de voir ça, moi qui ai été militaire chez les commandos, je ne peux pas imaginer ça. Quand je vois des militaires actifs ou des gens qui ont été militaires qui apportent leur soutien ou respect par rapport à ce monsieur là... Ces gens-là n'ont rien à faire dans l'armée ! ", s'exclame-t-il. " Ces gens qui montrent leur soutien à des personnalités comme ça, pour moi, n'ont pas leur place dans une institution comme l'armée ou la police ".
Les réseaux sociaux en cause
" C'est extrêmement choquant", commente Alain Grignard, fort de son expertise dans la lutte contre le terrorisme. Selon lui, les réseaux sociaux sont coupables. "C'est eux qui créent le clivage. C'est toujours des choses clivantes et des déferlements de haine... Et quand ça se conjugue avec des facteurs politiques ou que cela tombe sur des gens qui ont une sensibilité plus forte que d'autre ou la possibilité de se procurer des armes, cela peut mener à des situations comme on vit maintenant ", analyse-t-il.
"Ces idées simples - qu'elles soient de gauche ou de droite- qui sont diffusées dans les milieux complotistes... C'est vraiment du poison ", conclut-il.