Chasse à l'homme: remue-ménage à la gare de Bruxelles-Nord après l'alerte d'un témoin, mais toujours aucune trace de Jürgen Conings

Le point sur les événements de ce dimanche.

La Rédaction (avec Belga)
Chasse à l'homme: remue-ménage à la gare de Bruxelles-Nord après l'alerte d'un témoin, mais toujours aucune trace de Jürgen Conings
©Montage Belga

La chasse à l'homme se poursuit. Cinq jours après la mise en place d'un énorme dispositif de recherche et l'appel de sa petite amie à se rendre, Jürgen Conings reste introuvable. Le militaire, sympathisant de l'extrême droite, est considéré comme dangereux. Il est désormais également recherché à l'international. Son nom et deux photos se trouvent en effet sur le site d'Interpol. L'homme figure sur la liste des 'wanted persons' pour menaces d'attaques contre des personnes et le régime, selon Interpol. Les recherches dans la parc national de la Haute Campine (Hoge Kempen) sont quant à elles terminées.

Outre le virologue Marc Van Ranst, le militaire en fuite Jürgen Conings avait également ciblé une mosquée dans le Limbourg, écrivent samedi Het Nieuwsblad et SudPresse. Selon le quotidien flamand, l'homme aurait confié à un ami - un autre militaire aux sympathies d'extrême droite - avant sa disparition, qu'il voulait mener une attaque dans une mosquée située à Eisden.

Il a également laissé une lettre à la police et à son amie pour expliquer ses motivations. Il écrit notamment qu'il va "entrer en résistance" et qu'il ne se soucie pas de mourir. Il s'excuse également auprès d'elle. S'il est conscient qu'il finira par être trouvé, il précise avoir avoir "effacé tout ce qui devait l'être".

"Il est une menace pour notre société et nos citoyens. Tous les faits montrent que c'est un homme vraiment dangereux qui doit être retrouvé au plus vite", a expliqué le ministre de la Justice, Vincent Van Quickenborne.

Selon Marc Van Ranst, le Vlaams Belang et d'autres personnalités de droite ont créé "une pente glissante", à la suite de laquelle les menaces contre les virologues sont devenues acceptables. "Le message, c'est: vous pouvez insulter les virologues, vous pouvez tout faire avec eux", a-t-il regretté.

Le point sur les événements de ce dimanche:

21h15: Un important déploiement policier a eu lieu ce dimanche soir à la gare de Bruxelles-Nord aux alentours de 20h, rapportent nos confrères de RTL. Un témoin aurait cru avoir aperçu Jürgen Conings. La police fédérale a déclaré à RTL: "Ce n'est pas la première fois que nous recevons une alerte comme celle-là, vu qu'un avis de recherche est diffusé. Mais bien sûr, nous prenons l'alerte au sérieux. Le train a été arrêté et on va vérifier." De son côté, la SNCB avait commenté sur Twitter qu'en "raison d'une intervention des services d'urgence, les trains ne s'arrêtent exceptionnellement pas en gare de Bruxelles-Nord". La gare a également été brièvement évacuée. Finalement, après enquête, aucune trace du fugitif n'a été trouvée, a indiqué la police fédérale. Le trafic ferroviaire a finalement pu reprendre normalement.

19h05: Le procureur fédéral a appelé Jürgen Conings à contacter quelqu'un en qui il a confiance. Frédéric Van Leeuw a fait cet appel frappant au début des journaux télévisés de la VRT et de VTM. Dans le même temps, Frédéric Van Leeuw appelle la population à rester sereine. Il souligne qu'il n'y a pas eu de victime dans les recherches ces derniers jours. "Nous avons travaillé très dur sur cette enquête ces derniers jours", a-t-il expliqué. "Une grande campagne de recherche a été lancée. L'armée et les services de sécurité ont été déployés pour garantir la sécurité de tous, y compris celle de Jürgen Conings."

17h30: Les dégâts dans le parc de la Haute Campine sont limités. Ces derniers jours, de nombreux véhicules de l'armée ont traversé le parc national de la Haute Campine (Hoge Kempen) lors des recherches pour retrouver Jürgen Conings, mais l'Agence pour la nature et les forêts a annoncé dimanche que les dégâts dans le parc ne semblent pas trop importants. "Deux gardes forestiers ont exploré le site de manière approfondie. Les dégâts ne semblent pas être trop importants. Ici et là, une barrière ou un poteau a été brisé. L'impact de l'opération en termes de perturbation des oiseaux nicheurs est impossible à estimer pour le moment", déclare Jeroen Denaeghel, porte-parole de l'ANB. Sur certains chemins, les traces de pneus sont clairement visibles, mais selon Denaeghel, les véhicules n'ont pas laissé de traces lourdes. Dimanche, les nombreux randonneurs et cyclistes ont été soulagés d'apprendre que les recherches étaient terminées et que la vaste réserve naturelle était rouverte.

14h50: Les enquêtes relatives à Jürgen Conings se poursuivent et sont élargies après les recherches infructueuses menées dans le parc naturel de Haute Campine (Hoge Kempen) dans le Limbourg, a indiqué dimanche la ministre de l'Intérieur, Annelies Verlinden, interrogée sur le plateau de VTM. "Il n'y a pas de raison de paniquer", a-t-elle ajouté. La ministre s'est montrée discrète en raison du secret de l'instruction à propos des perquisitions qui ont été menées en lien avec cette affaire. Elle a toutefois reconnu que les lettres d'adieu laissées par le militaire en fuite montraient qu'il s'était bien préparé, tout en se montrant prudente sur l'interprétation de telles lettres.

La ministre s'est également dit "totalement surprise" par les marques de soutien exprimées au militaire aux sympathies d'extrême-droite affichées et qui avait pour projet de s'en prendre à des virologues ou, selon certaines informations, à une mosquée. A ses yeux, il faut s'interroger sur les motifs des frustrations qui s'expriment mais également suivre de près les personnes à l'origine de ces manifestations de soutien car la liberté d'expression a des limites, a-t-elle souligné.

Il n'y a pas de " permission de tuer " pour Jürgen Conings, a également souligné le ministre, faisant référence à certaines déclarations dans les médias et sur les réseaux sociaux. "Une 'permission de tuer' en cas de confrontation n'existe pas dans notre système, c'est quelque chose qui existe seulement dans les films", a déclaré Verlinden. "Mais la police agira de manière appropriée dans ce cas et répondra en état de légitime défense".

14h20: Pour la deuxième journée consécutive, une marche de soutien à Jürgen Conings a été organisée ce dimanche à Maasmechelen. Quelque 200 personnes y ont participé. Tout comme la veille, la manifestation s'est déroulée dans le calme. Quelques participants arboraient tout de même le logo de la Légion flamande, une unité composée de volontaires qui s'étaient engagés aux côtés des Allemands durant la 2e guerre mondiale.

Une nouvelle marche de soutien à Jürgen Conings pourrait avoir lieu ce lundi.

13h45: La principale porte d'accès du parc était devenue ces derniers jours le poste de commandement dans le cadre des recherches menées pour retrouver Jürgen Conings, ce soldat lourdement armé et en fuite. Le parc avait alors été fermé. "Il y a déjà beaucoup de monde dans le parc. Donc tout le monde peut être rassuré", a indiqué dimanche le gouverneur de la province du Limbourg Jos Lantmeeters (N-VA).

Les gens se pressaient également au centre d'accueil de Terhills dimanche matin. Les forces de l'ordre étaient cependant encore présentes en nombre dans les rues de Eisden et Maasmechelen. Des policiers lourdement armés étaient également présents aux abords de la mosquée.

"La surveillance policière se poursuit pour le moment de même que les recherches mais de manière moins visible. Je peux garantir que les enquêteurs travaillent dur", ajoute le gouverneur Lantmeeters.

12h: Onze militaires suivis par les services de renseignement en raison de leurs opinions radicales et de leurs accointances avec l'extrême-droite ont été écartés des dépôts d'armes et n'ont plus accès à des lieux et des informations sensibles, a indiqué dimanche la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, sur le plateau de "C'est pas tous les jours dimanche" (RTL-TVi).

A la suite de l'affaire Jürgen Conings, la ministre a demandé au Chef de la Défense (CHOD), Michel Hofman, de prendre des mesures immédiates à l'encontre des militaires qui sont suivis par le Service Général du Renseignement et de la Sécurité (SGRS - renseignement militaire). Samedi soir, l'amiral a confirmé à la ministre que ces mesures avaient été prises.

Samedi 21h30: Plusieurs véhicules de police ont quitté samedi au cours des dernières heures les abords de la porte d'accès au parc national de la Haute Campine. Les camions de la Protection civile ont également commencé à charger des conteneurs. Vers 20 heures, enfin, six véhicules transportant des militaires ont quitté les lieux.

Jos Lantmeeters, le gouverneur du Limbourg, avait décidé plus tôt dans la soirée de rouvrir le parc national de la Haute Campine. "Les recherches intensives - pour retrouver Jürgen Conings, ndlr - dans le parc sont terminées", expliquait-il.

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