L’Horeca n’a toujours pas reçu de mesures définitives : "Il faudrait un minimum de respect"
Cafés et restaurants ne savent toujours pas dans quelles conditions ils ouvriront leur espace intérieur le 9 juin.
Publié le 27-05-2021 à 21h50 - Mis à jour le 28-05-2021 à 07h13
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Le report du Codeco laisse le secteur Horeca dans le brouillard complet ! " , titrait la Fédération Horeca Wallonie dans un communiqué de presse diffusé ce 26 mai.
Le Comité de concertation (Codeco), initialement prévu ce vendredi 28 mai, a en effet été reporté à la semaine prochaine, soit le 4 juin. Cette décision a ébranlé les représentants de l’Horeca qui attendaient impatiemment cette date pour prendre connaissance des mesures définitives concernant la réouverture de ses intérieurs, prévue le 9 juin.
La ministre de l’intérieur, Annelies Verlinden (CD&V), a communiqué, mardi, les mesures inscrites dans un arrêté ministériel. Cependant, le texte doit encore être validé par le Conseil d’État. Parmi les règles de l’arrêté, certaines concernent les établissements Horeca. Le texte précise notamment que quatre personnes par table seraient autorisées, que les intérieurs devraient fermer à 22 heures et les terrasses à 23 heures. Il est également question de rendre obligatoire l’installation d’appareils de mesures de CO2.
"On dit quoi aux clients ?"
Les fédérations de l’Horeca s’attendaient toutefois à ce que le Codeco du 28 mai modifie certaines de ces mesures. "On nous a demandé de travailler en urgence pour remettre les avis du secteur aux politiques afin qu’ils aient le temps de discuter et de revenir sur certaines décisions. Mais le Comité de concertation est reporté", déplore Luc Marchal, vice-président de la Fédération Wallonie Bruxelles.
Parmi les points qui devaient être négociés, la fermeture différée de l’intérieur et de l’extérieur, jugée "incohérente. Une heure de fermeture en intérieur à 22 heures, une autre heure pour les terrasses, en pratique, comment est-ce possible ? On dit quoi aux clients qui sont encore à 22 heures à l’intérieur ? On les met à la porte ?", s’indigne Luc Marchal.
En publiant ce communiqué, la fédération espérait "se faire entendre". Dans une certaine mesure, cela a fonctionné puisque le cri de colère de l’Horeca a poussé le Premier ministre, Alexander de Croo (Open VLD), a s’exprimer.
Interpellé à ce propos, ce jeudi en séance plénière, le Premier ministre a en tout cas affirmé que le Codeco reporté au 4 juin concernera exclusivement la question des voyages internationaux. L’Horeca ne devrait donc pas s’attendre à de nouvelles communications. Alexander De Croo a même assuré que " tout le monde aura les informations bien à temps". Il a également précisé que l’arrêté ministériel soumis au Conseil d’État a aussi été envoyé au secteur de l’Horeca.
Le flou persiste malgré tout
Oui, mais sur le terrain, la situation semble toujours aussi floue et complexe. "Ces informations n’ont aucune valeur. Tant que l’arrêté n’est pas officiel, les choses peuvent changer", explique Dominique Michel, président de la fédération du commerce, Comeos. Toujours pas de certitudes donc, et les rumeurs circulent concernant de nouvelles mesures . "On parle de purificateur d’air qui devrait être obligatoire", avançait Thomas, propriétaire de plusieurs restaurants dans Bruxelles, ce jeudi matin. "Le flou est complet. Il faudrait avoir un minimum de respect pour l’Horeca et donner des instructions claires pour anticiper la réouverture en toute tranquillité", déplore-t-il.
Annonces (toujours) tardives
Le secteur Horeca, en proie à de nombreuses difficultés depuis le début de la crise sanitaire, a pris l’habitude d’entendre les mesures qui le concernaient lors des conférences de presse qui suivent un Comité de concertation.
Les représentants du secteur avaient donc pris le réflexe de l’attendre. Sauf que cette fois-ci, ce n’est pas le Comité de concertation qui devrait donner des détails sur l’ouverture des intérieurs, mais bien cet arrêté ministériel qui doit être publié dans les prochains jours.
En attendant, aucune information définitive ne permet plus de clarté. D’autant plus que les délais restent extrêmement courts selon les représentants du secteur, qui craignent donc de devoir se munir de nouveaux équipements.
Dans tous les cas, "l’Horeca va faire comme toujours, c’est-à-dire s’adapter et composer avec ces imprévus", assure Thomas.